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Le Japon, un marché à potentiel pour la filière céréalière française

En 2024, les importations japonaises de produits de boulangerie, pâtisserie et viennoiserie ont augmenté de 8,5 % sur un an en valeur.

Le Japon est un important client de la France pour la farine de blé premium. La filière céréalière française espère développer cette relation commerciale sur d’autres marchés, comme les grains de blé tendre, qui sert à la fabrication de nouilles japonaises.

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La filière française du blé, de la farine et du pain (1) était mise à l’honneur au pavillon France lors de l’Exposition universelle d’Osaka, qui s’est tenue du 19 au 21 septembre 2025. La gastronomie française et le Japon, « c’est une vieille histoire », rapporte Lionel Deloingce, vice-président d'Intercéréales.

Importations plus marquées en farine de blé qu’en grain

« Les Japonais sont notamment friands de la panification française », ajoute-t-il. La France se classe ainsi au troisième rang des origines des importations japonaises de farine, derrière le Népal et l’Italie. Le Japon est un « bon client » de farine française (13 % des volumes des farines importées au Japon) premium ou d’excellence, c’est-à-dire issue de filières de qualité comme Label rouge ou Culture raisonnée contrôlée (CRC).

« Cela peut surprendre, mais on trouve une audience pour ces filières franco-françaises auprès de pays étrangers qui s’intéressent à notre savoir-faire », explique Lionel Deloingce. Le marché français de la farine au Japon est « mature », estime-t-il, « mais la France a aussi d’autres cordes à son arc, notamment en termes d’exportation et de qualité de blé ».

À l’heure actuelle, la France exporte peu de blé en grain vers le Japon, de l’ordre de 10 000 tonnes par an. Pour la filière du blé, de la farine et du pain, l’Exposition universelle d’Osaka est une opportunité de faire connaître ses caractéristiques. « Il s’agit de montrer aux Japonais que, sur certains marchés, on peut entrer en concurrence avec leurs fournisseurs habituels qui sont l’Australie et les États-Unis », explique Lionel Deloingce.

Le frein le plus important reste la géographie qui alourdit le coût de transport de la marchandise. « Il est normal qu’un pays s’oriente vers des ressources au plus proche. Si la France veut accéder à ce marché-là, elle devra montrer que les spécificités de son blé sont incontournables, et qu’on ne peut pas les trouver ailleurs. »

Une opportunité sur le marché des nouilles japonaises

Les Japonais utilisent du blé tendre pour d’autres applications que la panification, comme par exemple les nouilles japonaises, ou les raviolis. « Les nouilles représentent une très grosse part de marché au Japon, puisque cela fait partie de leur consommation traditionnelle, appuie l’expert. On peut imaginer que demain la France puisse intéresser le Japon dans la fourniture de blé adapté à la fabrication des nouilles. »

Les caractéristiques du blé tendre français ne seraient en revanche pas adaptées à d’autres produits très consommés localement, comme le pain de mie. Ce dernier est fabriqué à partir de blés plus protéinés, « qui sont communément importés d’Australie et des États-Unis », précise Lionel Deloingce.

La France doit « savoir être opportuniste » et se tourner vers des pays « dont de nouveaux potentiels pourraient émerger », ajoute Lionel Deloingce. Il cite l’exemple de la Chine, qui constitue, certaines années, le premier client pays tiers de l’Hexagone pour certaines céréales. « Ce résultat qu’on obtient avec la Chine est le fruit de longues années de travail, rapporte ce dernier. Et cela a payé, nous nous félicitons d’avoir travaillé ce marché pendant quinze ans et d’être aujourd’hui reconnu par les Chinois comme des fournisseurs sérieux de céréales. »

Sensibiliser le public japonais

La filière du blé, de la farine et du pain a travaillé avec un artiste japonais, Kentaro Kobuke, pour enrichir l’expérience des visiteurs lors de l’Exposition universelle d’Osaka. L’artiste a rencontré en juin 2025 divers acteurs français de la filière, de l’exploitation agricole à la meunerie, en passant par des boulangeries, industrielles ou artisanales.

La filière blé-farine-pain a proposé une exposition immersive lors de l'Exposition universelle d'Osaka, du 19 au 21 septembre. (© Intercéréales)

« Il a restitué ces connaissances au travers d’une exposition immersive adaptée à la sensibilité du public japonais, explique Lionel Deloingce. Une dégustation de pain français fabriqué par des boulangers japonais est également proposée. Cela concourt à améliorer l’image de la France et à mettre en exergue notre capacité à répondre aux attentes des Japonais. »

(1) Portée par Intercéréales, l’Association nationale de la meunerie française, la Fédération des entrepreneurs de boulangerie et la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française. 

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