Les bons rendements dynamisent les récoltes de céréales à paille en 2025
Selon les prévisions arrêtées au 1er août 2025, le rebond des rendements entraînerait une forte augmentation des productions de céréales à paille, avec +27 % sur un an. L’amélioration des rendements en 2025 profiterait également aux récoltes de colza et de tournesol tandis que celle de maïs chuterait de 5,6 % par rapport à 2024.
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Selon les estimations établies au 1er août 2025 par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, la production de céréales à paille, à savoir blés, orges, avoines, seigle, triticale (hors riz, autres céréales à paille et mélanges) atteindrait 48,4 millions de tonnes en 2025, en hausse de 27 % par rapport à la récolte historiquement basse de 2024. Ceci s’explique grâce au rebond du rendement : 70 q/ha en 2025, contre un peu moins de 58 q/ha un an plus tôt.
« Le rendement global des céréales à paille, près de 5 q/ha au-dessus de la moyenne de la période de 2020-2024, serait l’un des meilleurs des dix dernières années », souligne Agreste dans sa note de conjoncture diffusée le 8 août 2025. Toutefois, la hausse de 4,6 % sur un an des surfaces cultivées ne compenserait pas la baisse de 2024 (–8,8 %). « La sole de céréales à paille de 2025 serait ainsi la quatrième plus basse des trente dernières années », ajoute le ministère.
Près de 74 q/ha en blé tendre
« À la fin de juillet, la récolte du blé tendre s’achève en avance et dans de bien meilleures conditions qu’en 2024. » Avec 33,1 millions de tonnes, la production est légèrement revue à la hausse pour 2025. Elle progresserait de 29 % sur un an, principalement en raison d’un meilleur rendement : 73,7 q/ha, contre 60,9 q/ha en 2024. « Celui-ci reflète une bonne qualité globale du grain, avec un poids spécifique et un taux de protéines globalement satisfaisants malgré quelques échaudages et le manque de précipitations pourtant persistant dans le nord de la France », explique Agreste. La récolte de blé tendre dépasserait également de 4 % la moyenne de 2020-2024.
Également en avance sur le calendrier habituel, la récolte de l’orge de printemps s’achève tandis que celle de l’orge d’hiver est terminée. La récolte de 2025 est estimée à 12 millions de tonnes, en hausse de 22 % en glissement annuel et 8 % par rapport à la moyenne quinquennale. Si les surfaces sont en légèrement diminution sur un an, le rendement est en nette hausse : 66,9 q/ha cette année, soit près de 13 q/ha de plus qu’en 2024 et +7 q/ha comparé à la moyenne de 2020-2024. Comme pour le blé, la qualité des grains semble satisfaisante.
Quant à la production d’avoine, elle progresserait de 52 % sur un an, portée par la hausse du rendement et surtout de la sole (+37 %). La récolte de triticale est estimée à 1,5 million de tonnes (+37,9 % sur un an). Un rebond qui s’explique par la hausse du rendement qui retrouve quasiment son niveau de 2023. Enfin, malgré de meilleurs rendements qu’en 2024, les récoltes de blé dur et de seigle ne progresseraient que légèrement, pénalisées par des surfaces en baisse. Leur production resterait à des niveaux inférieurs de ceux de la période de 2020-2024.
Baisse de la récolte de maïs grain
La récolte de maïs grain (hors semences) est estimée à 13,7 millions de tonnes en 2025, en baisse de 5,5 % sur un an et malgré une augmentation des surfaces cultivées de 2,3 %. « Le rendement est affecté par des conditions de cultures dégradées par rapport à 2024 : le maïs se développe dans de bonnes à très bonnes conditions sur 69 % des surfaces, contre 79 % en 2024 », précise Agreste. La production de maïs grain serait supérieure de 2,4 % à la moyenne quinquennale.
Avec une moyenne à 88,1 q/ha, le rendement du maïs grain est hétérogène selon les régions, « conséquence de pics de chaleur intense au début de l’été et d’un stress hydrique croissant, particulièrement sensibles dans le Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire ». De son côté, la production de maïs fourrage atteindrait 14,6 millions de tonnes, soit une chute de 15,4 % sur un an, tirée par la réduction des surfaces cultivées et des rendements.
Rebond de la production d’oléagineux
En tournesol, la production serait en hausse de 7 % entre 2024 et 2025, avec un total de 1,6 million de tonnes. Un chiffre de nouveau inférieur de 11 % à la moyenne quinquennale, portée par le record de 2023. « Le rebond attendu du rendement en 2025 (+16 %) verrait son effet atténué en partie par la réduction plus ou moins marquée des surfaces cultivées en 2025 dans toutes les régions de France métropolitaine (hormis en Centre-Val de Loire) », rapporte Agreste.
La production de colza est aussi révisée à la hausse en 2025, à 4,5 millions de tonnes (contre 4,2 millions de tonnes estimées le mois dernier), alors que les récoltes sont pratiquement terminées partout en France. L’essentiel de la révision porte sur les rendements : 35,4 q/ha en 2025, contre 32,7 q/ha prévu en juillet dernier. La récolte de soja, quant à elle, reculerait de 10 % en 2025, avec près de 360 000 tonnes, sous l’effet attendu d’une chute des rendements.
Dynamisme marqué en pommes de terre de conservation
En pommes de terre de conservation et demi-saison, la récolte de 2025 s’établirait à 8,3 millions de tonnes. Elle serait en hausse de 24 % à la moyenne quinquennale et de 12,7 % sur un an (après +10 % en 2024), conséquence d’une nouvelle progression des surfaces cultivées.
« À l’inverse, la production de pommes de terre de féculerie reculerait de nouveau en 2025, surtout en raison d’une baisse des rendements et d’un léger recul des surfaces », indique Agreste.
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