Des importations records de farine en France en 2024
La meunerie française fait face à une concurrence européenne croissante, notamment de l'Allemagne. La rentabilité du secteur s'effrite, malgré des marchés en progression.
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En 2024, les meuniers français ont transformé 20% du blé français pour produire 4 millions de tonnes de farine (+5,5 % par rapport à 2023), rapporte l'Association nationale de la meunerie française (ANMF), dans un communiqué le 10 juin 2025. La filière s'est adaptée à la qualité en recul de la récolte de 2024, avec des poids spécifiques faibles et une recrudescence de l'ergot, par un travail accru de tri et de nettoyage des grains.
La bonne dynamique des industries alimentaires en France (notamment viennoiseries, pains et pains de mie, pizza, restaurants) et à l'international a tiré les ventes de farine de blé, qui se sont élevées à 3,86 millions de tonnes (+5% par rapport à 2023). La boulangerie artisanale reste le premier débouché des farines françaises, avec 1,18 million de tonnes.
400 000 tonnes de farines importées en 2024
L'année 2024 marque un record d'importations de farine en France, à 400 000 tonnes, « avec un déficit commercial historique », souligne l'ANMF. Ces importations, qui représentent désormais presque 10% des besoins en France, sont principalement à destination de la grande distribution « pour leur marques de distributeur et premiers prix, et d'industriels le plus souvent proches des frontières », détaille l'association.
Une étude menée par l'ANMF a montré que plus de 25 % des sachets de 1 kg de farine vendues en grande distribution en France sont importés de l'Allemagne, dont les offres de prix sont « très compétitives ».
« Au-delà du prix, cette concurrence soulève également des questions sur la transparence de l’origine : certains sachets de farine produits en Allemagne arborent des drapeaux français ou des mentions mettant en avant l’origine du blé (français), alors même que la transformation, essentielle dans la chaîne de valeur, est réalisée à l’étranger », déplore l'ANMF, qui dénonce une « confusion auprès des consommateurs ».
Une rentabilisée dégradée par la hausse des charges de production
Malgré le dynamisme des marchés, la rentabilité des entreprises figure « parmi les plus faibles des industries alimentaires, souligne l'ANMF. Cette rentabilité s'est considérablement dégradée au cours des cinq dernières années pour aboutir à un résultat moyen négatif en 2023 (–1 % contre 3 % pour l'industrie agroalimentaire). » Pour l'association, cette situation est liée à la hausse des charges de production « qui ne sont pas intégralement répercutées sur les prix de ventes des farines ». L'ANMF ajoute que peu d'évolutions sont attendues en termes de rentabilité des entreprises en 2024.
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