La progression du marché de l’essence tire la demande de bioéthanol
Avec une augmentation de 6 % sur un an, la consommation de bioéthanol en France a continué à croître en 2024. La production hexagonale de ce biocarburant, issu de betteraves, blé et maïs, est inférieure aux besoins.
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En 2024, plus de 16 millions d’hectolitres de bioéthanol ont été consommés en France dans les carburants essence. Les chiffres ne sont pas encore consolidés, mais « cela représente une hausse d’au moins 6 % par rapport à 2023 », indique Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France, lors d’un point fait à la presse le 28 janvier 2025. Cette hausse est portée par le développement de la consommation d’essence (+7 % sur un an).
30 % des volumes consommés sont importés
La production française de bioéthanol, elle, est globalement stable autour de 11 millions d’hectolitres par an. Elle « couvre environ 70 % des besoins français », calcule Sylvain Demoures. Les volumes importés proviennent essentiellement des pays limitrophes. « L’opportunité qui est devant nous, c’est d’ajuster la production à la demande », commente-t-il. Pour cela, Bioéthanol France estime nécessaire d’avoir plus de visibilité sur les réglementations qui concernent le secteur, en particulier sur la future définition européenne des carburants neutres en carbone.
En France, la production d’alcool est approximativement issue de 50 % de betteraves (1 tonne de betteraves donne 100 litres d’éthanol et des coproduits), et de 50 % de céréales (1 tonne de céréales donne 300 litres d’éthanol, et des coproduits).
Superéthanol-E85
887 millions de litres de superéthanol-E85 ont été consommés en 2024 ; un chiffre multiplié par 2,6 en quatre ans, mais relativement stable par rapport à 2023 et 2022. Bioéthanol France estime néanmoins que ce carburant pourrait et devrait prendre de plus en plus de place dans le paysage des carburants à l’avenir.
Pour la demande en bioéthanol, le développement du E85 pèserait lourd dans la balance : il intègre en effet 60 % à 85 % de bioéthanol selon les saisons (75 % en moyenne), contre 10 % pour le E10. Il y a actuellement quasiment autant de débouchés d’éthanol dans le E85 (40 % des volumes), que dans le E10 (43 %), alors que le E85 représente seulement 6 % du marché de l’essence (60 % environ pour le E10).
Perspectives en 2025
Pour 2025, Sylvain Demoures évoque de nouvelles perspectives de hausse pour la demande en éthanol car le marché de l’essence continue à progresser.
En ce qui concerne le superéthanol-E85, « on pense que, bien informés, les consommateurs se rendront compte que c’est le moment pour installer un boîtier ». Cela n’a « jamais été aussi rentable » pour eux, estime-t-il. Actuellement, avec un différentiel de prix de 1 €/l entre le E85 et le E10, Bioéthanol France calcule que les utilisateurs économisent 729 € sur 13 000 km parcourus, et 1 121 € sur 20 000 km. En France, 40 % des stations (3 830) distribuent du E85.
À plus long terme, Bioéthanol France rappelle que la filière travaille sur le superéthanol-E85 100 % renouvelable.
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