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Des éléments positifs pour les prix du maïs en fin d’année

Le maïs grain qui est en train d’arriver sur le marché dans l’hémisphère Nord représente un facteur de baisse des prix.

La sécheresse en Amérique du Sud et le recul de production en Ukraine pourraient soutenir les cours du maïs sur le marché des céréales à moyen terme.

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Les cours du maïs se sont un peu redressés depuis septembre, essentiellement en raison d’incertitudes vis-à-vis des marchés des matières premières. En premier lieu, « le retour de tensions géopolitiques fortes en Moyen-Orient », souligne Arthur Boy, économiste de l’Association générale des ­producteurs de maïs (AGPM). L’actualité de ces derniers jours­­­­ au Proche-Orient a un impact fort sur les marchés, de même que la guerre en Ukraine où des infrastructures portuaires sont prises pour cible, notamment à Odessa, principale voie pour les exportations.

Le deuxième facteur qui explique le mouvement haussier est d’ordre climatique. Le temps chaud retarde les semis dans les principales régions de production de l’hémisphère Sud. Et même « s’il n’y a rien de rédhibitoire, étant donné les importants débits de chantier dans ces zones, et le retour des pluies prévu pour la semaine prochaine », ce retard dans les semis constitue actuellement un élément de tension. La zone de la mer Noire est également touchée par des conditions exceptionnelles de sécheresse qui retardent les semis de blé (1), les plus lents depuis une dizaine d’années en Russie.

Évolution des cours du maïs sur le contrat de novembre 2024 d'Euronext.

Stocks américains historiques

Sauf élément de tension géopolitique inconnu à ce jour, ce mouvement haussier risque de s’essouffler à court terme. Les stocks américains restent en effet historiquement lourds, à 52 millions de tonnes à date de septembre pour le stock prévisionnel de 2024-2025.

La révision à la baisse des stocks de report par l’USDA (2) a permis de soutenir temporairement les cours du maïs. Mais les rendements records cette année (115 q/ha) ne permettent pas de dégonfler les stocks.

En outre, l’automne est traditionnellement marqué par la concurrence entre les origines États-Unis et Brésil, respectivement premier et deuxième exportateurs mondiaux.

Évolution du rendement du maïs grain en France et aux États-Unis.

En Europe, la récolte ukrainienne, appréciée des acheteurs, est en baisse (lire l’encadré ci-dessus). Du côté de l’Amérique du Sud, la superficie semée en Argentine reculerait de 15 % en raison des risques de ravageurs. D’après les modèles climatiques, la Niña apportera la sécheresse pour la fin de 2024 et le début de 2025, en Argentine ainsi que sur le Mato Grosso, au Brésil. Des conditions notamment défavorables au maïs safrinha (3) qui représente les trois quarts de la production brésilienne et l’essentiel du maïs exporté de ce pays.

Ces éléments de soutien, dans les fondamentaux du marché, sont donc intéressants à moyen terme. La baisse des taux directeurs par la Banque centrale européenne attendue pour décembre donnera enfin « un peu d’air » aux céréales européennes.

(1) Les marchés du blé et du maïs sont relativement connectés. (2) Ministère américain de l’Agriculture. (3) Le safrinha est le maïs en deuxième récolte après soja.

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