Les marchés des orges sont dans la tourmente
Malgré des récoltes décevantes, les prix des orges peinent à se maintenir face à une offre fourragère abondante et une demande mondiale ralentie.
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La récolte d’orges d’hiver n’a pas été épargnée par les excès d’eau de l’année. Le ministère de l’Agriculture estime la production française à seulement 7,17 millions de tonnes. C'est 26 % de moins que l’an passé. La mauvaise fécondation des épis au printemps et la pression maladie ont eu raison du potentiel de rendement des cultures. La qualité des orges fourragères est également décevante avec notamment des poids spécifiques en recul autour de 60 kg/hl. Même constat en Allemagne où les conditions climatiques ont été similaires à la France ces derniers mois.
Une offre abondante en céréales fourragères
La baisse de volume disponible d'orge fourragère ne soutient cependant pas pour autant les prix. En effet, le marché de l’alimentation animale est correctement approvisionné, avec notamment des blés largement déclassés en blés fourragers.
Cette situation contribue à peser sur les prix de l’orge qui s’affichaient sur un niveau de 170 €/t base juillet rendu Rouen le 22 août 2024. À l’automne, le marché sera également en compétition avec les volumes de maïs grain dont les surfaces en France sont estimées en hausse de 23 % par rapport à l’an passé, soit le plus haut niveau depuis quatre ans.
Sur la scène internationale, la demande en orge demeure extrêmement limitée. La Chine est aux abonnés absents après une récolte de céréales en 2024 très satisfaisante. S’ajoutent à cela des importations australiennes favorisées au détriment des autres sources à la suite de la réduction en 2023 des taxes d’importation à l’encontre de cette origine.
Dans ce contexte, les pays exportateurs comme la France voient leurs ventes chuter. En Ukraine notamment, les sorties portuaires ont été divisées par deux depuis le début de la campagne de 2024-2025 par rapport à l’an passé. Face à cette dynamique d’échange en berne, la concurrence mondiale risque donc d’être âpre dans les prochains mois.
L’Europe devra trouver un débouché à sa récolte d’orge en progression de 8 % sur un an, à 51,9 millions de tonnes. Seule incertitude, la production australienne attendue pour le mois de décembre où les risques climatiques ne sont pas totalement exclus pour le moment.
Une production brassicole satisfaisante
L’orge brassicole de printemps a bénéficié cette année d’une partie du report des surfaces de blé non semées à l’automne. Ainsi les emblavements progressent de 29 % sur un an. Par répercussion, la production est en forte hausse à 3,2 millions de tonnes malgré des rendements en deçà des attentes.
La récolte dans l’Hexagone arrive à son terme et les opérateurs dressent progressivement le bilan qualité du cru 2024. À ce stade, les calibrages sont jugés satisfaisants. Les teneurs en protéines sont correctes oscillant entre 9 et 10,5 % selon les régions. Mais dans la majorité des cas, les poids spécifiques sont plutôt faibles.
Malgré l’avancée ralentie des récoltes dans le nord de l’Europe, le contexte d’échange réduit pousse les cours au repli sur les dernières semaines à 245 €/t Fob Creil pour la variété Planet le 22 août.
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