Une année 2022 difficile pour les fruits et légumes transformés
La conjoncture économique et les aléas climatiques n’ont pas favorisé la production de fruits et légumes transformés en 2022.
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« L’année 2022 a été marquée par de nombreux aléas climatiques (sécheresse, vagues de chaleur, pression accrue des bioagresseurs) et une situation économique nouvelle avec le retour de l’inflation en France », indique Pauline Cuenin, directrice des marchés, études et prospections chez FranceAgriMer lors d’un point d’information le 15 décembre 2023. Face à ce contexte, la production de fruits et légumes destinés à la transformation est à la peine, malgré une part non négligeable dans la production nationale totale : 32 % des légumes et 23 % des fruits produits.
Surfaces et rendements en berne
En 2022, la production de fruits et légumes transformés s’étend sur plus de 152 000 hectares, y compris les vergers à doubles fins. Près de 1,6 million de tonnes de fruits et légumes ont été livrées aux usines. Après une forte hausse des surfaces implantées en légumes destinés à l’industrie pour reconstituer les stocks en 2021, à la demande des industriels, les surfaces cultivées sont en retrait de 6 % sur un an (–3 % par rapport à 2019).
Les rendements sont largement inférieurs aux prévisions, en raison des nombreux aléas climatiques, et les volumes livrés reculent de 11 % en glissement annuel. Les haricots et les pois représentent les plus gros volumes de légumes transformés en 2022, avec respectivement 23 % et 16 % du total des volumes produits. Les pommes sont, quant à elles, les fruits les plus transformés avec 84 % des volumes.
Concernant les fruits destinés à la transformation, les surfaces des vergers diminuent de 2,5 % entre 2021 et 2022, avec des disparités selon les espèces. Par exemple, les surfaces de cassis et de bigarreaux d’industrie sont en croissance tandis que le nombre de vergers de prunes d’ente chute après plusieurs campagnes marquées par le gel.
Au total, les surfaces fruitières et légumières destinées à l’industrie reculent de 4,4 % par rapport à 2021, en raison d’une moindre demande des industriels. Les aléas climatiques (épisodes de gel, sécheresse, grêle) et une hausse de la pression des bioagresseurs entraînent une baisse de rendement et les volumes livrés diminuent de 8,5 % sur un an (fruits et légumes confondus).
Des fabrications industrielles en baisse
Reflet de l’inflation, les fabrications industrielles diminuent en 2022 malgré un chiffre d’affaires du secteur en hausse de 13 %. La France reste toutefois le troisième fabricant européen de légumes en conserve, et le quatrième fabricant européen de légumes surgelés et de fruits transformés.
Dans le détail, les fabrications de conserves de légumes diminuent de 12,8 % en un an, celle de surgelés de 7,3 %, celles de concentré de tomate de 4,5 % et celle de choucroute de 16 %, conséquence de la baisse de production agricole. Seule exception, les volumes de salades et végétaux prêts à l’emploi qui progressent de 7 % en glissement annuel.
Pour l’industrie des fruits transformés, les jus et nectars sont les principaux contributeurs au chiffre d’affaires à hauteur de 38 %, suivi par les compotes (32 %) et les confitures (20 %). Le pruneau et les produits transformés à base de pruneau représentent 6 % du chiffre d’affaires de la filière des fruits transformés, et la transformation de cerise 1 %.
Du côté des échanges, la baisse des volumes importés, entamée sur les dernières années, ralentit. Si les importations en valeur augmentent, les volumes sont en baisse par rapport à l’année 2021, témoignant de la hausse du prix des produits transformés. Résultat, le déficit de la balance commerciale française du secteur des fruits et légumes transformés s’accentue pour s’établir à –1,4 milliard d’euros en 2022.
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