Conjoncture le colza manque toujours de soutien
Ralentissement du pétrole, abondance de graines, manque de dynamisme des huiles… Le marché du colza ne trouve pas de relais pour amorcer un rebond.
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Le marché des oléagineux pâtit du manque d’élan du pétrole qui, malgré les coupes de production de la part de certains membres de l’Opep +, ne parvient pas à enclencher une hausse. Le pétrole est le marché directeur pour les utilisations en biocarburants : son manque de réaction face à la réduction de l’offre tend à limiter le rebond potentiel des huiles. « Cela plonge le marché dans un attentisme où les industriels ont de quoi satisfaire leur appétit, dans un contexte où les perspectives de récoltes sont positives l’an prochain, en Europe notamment », explique Clément Gautier, analyste chez Horizon Soft Commodities.
Hausse des surfaces en Europe
La fin de campagne se termine avec des disponibilités importantes en graines oléagineuses. Les bilans de 2022-2023 sont plutôt confortables, à la faveur des bonnes récoltes en Europe, Australie et Canada, et des flux depuis les différents segments de sorties d’Ukraine. Pour l’heure, pas d’inquiétude non plus pour le bilan de 2023-2024. Les semis de soja aux États-Unis se déroulent bien : selon le rapport Crop Progress sur l’état des cultures aux Etat-Unis, publié le 1er mai par l’USDA, 19 % du soja américain était semé au 30 avril. Un rythme bien supérieur à la moyenne des cinq dernières années, à 11 %. « Le bilan européen est aussi en bonne voie, grâce à une hausse des surfaces en colza en France notamment », souligne l’analyste. Selon les dernières estimations d’Agreste, publiées le 12 avril, les surfaces françaises de colza pour la récolte de 2023 s’élèveraient à 1,34 million d’hectares, contre 1,23 million en 2022. Dans un rapport publié le 26 avril, l’institut de la statistique du gouvernement canadien, StatCan, a également estimé les surfaces canadiennes de canola en hausse, à 21,6 millions d’acres, contre 21,4 en 2022.
Disponibilités suffisantes
« Il n’y a pas de débouché pour l’instant qui permet d’entrevoir une remontée des prix de la graine », résume Clément Gautier. À l’heure actuelle, cette abondance pèse sur les prix des graines. « Si l’huile n’est pas mieux valorisée, il y a peu de raison pour que la graine soit plus chère, explique Clément Gautier. Il faudra une raréfaction de graines pour que le prix des huiles remonte. Et une hausse du prix des huiles favoriserait une demande pour la graine, puisque l’industrie a envie de triturer si les marges sont bonnes. Mais pour le moment, face au niveau de prix des huiles, les quantités de graines oléagineuses disponibles sont nettement suffisantes. »
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