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Blé, maïs, orge En Ukraine, production et exports de céréales sont à la peine

Selon les chiffres communiqués par FranceAgriMer, l'Ukraine pourrait n'exporter en 2023-2024 que 9,5 millions de tonnes de blé (contre 18,8 millions de tonnes en 2021-2022 selon l'USDA) et 19 millions de tonnes de maïs (contre 26,9 millions de tonnes).

Baisse de production et des exportations, difficultés de récolte, enjeux du corridor… Tour d’horizon, avec FranceAgriMer, de la situation céréalière en Ukraine.

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En Ukraine, « on s’attend à une très forte baisse de la récolte de céréales en 2023 », a déclaré Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, le 15 février 2023 à l’issue d’un conseil spécialisé. « Le ministère de l’Économie ukrainien l’a estimée à 49,5 millions de tonnes », relate-t-il.

Récolte de maïs inachevée

UkrAgroConsult a livré ses premières estimations de récolte en 2023 pour l’Ukraine : 15,8 millions de tonnes de blé et 21,4 millions de tonnes de maïs. En 2022, le pays avait récolté, selon le cabinet, 18,9 millions de tonnes de blé et 26,5 millions de tonnes de maïs. « Avant la guerre, le pays produisait autour de 22-23 millions de tonnes de blé, et 30-35 millions de tonnes de maïs », chiffre Marc Zribi.

« Sans parler des zones de combat et des territoires occupés par la Russie, il y a de sérieuses difficultés concernant le prix et la disponibilité des machines, de la main-d’œuvre agricole et du fioul, indique-t-il. Elles ont ralenti les récoltes de maïs, qui sont terminées à 91 %. Il est peu probable que des quantités supplémentaires soient récoltées. » Pour les semis de printemps, la situation sur place est encore floue.

« Les exportations suivent en conséquence », commente-t-il. UkrAgroConsult les estime à seulement 9,5 millions de tonnes de blé et 19 millions de tonnes de maïs pour la campagne d’exportation de 2023-2024 (respectivement 12,5 et 26,5 millions de tonnes pour 2022-2023).

Entre juillet 2022 et janvier 2023, l’Ukraine a exporté 27 millions de tonnes de blé, orge et maïs, relate FranceAgriMer. Le même cumul sur sept mois atteignait 39 millions de tonnes en 2021-2022.

La question cruciale de l’avenir du corridor maritime

Le renouvellement ou non du corridor d’exportation en mer Noire est d’une « importance cruciale », selon Marc Zribi. En effet, la majorité des exportations ont été réalisées via les ports maritimes : 30 millions de tonnes de produits agricoles entre mars 2022 et janvier 2023, contre 9,4 millions de tonnes par le rail et moins de 5 millions de tonnes par la route. Or, l’avenir de l’accord, qui court jusqu’au 18 mars 2023, semble incertain à ce jour.

Dans une note publiée le 14 février 2023, Agritel indiquait que « les critiques quasi quotidiennes depuis une semaine du corridor d’exportation ukrainien par des officiels russes » inquiètent les opérateurs. Le cabinet précise que « la Russie plaide pour « une plus grande levée des sanctions » appliquées, selon elle, à ses exportations agricoles sans quoi elle trouve la reconduction du corridor « inappropriée ». »

Compétitivité des céréales ukrainiennes

« Les pays européens frontaliers à l’Ukraine alertent sur leur situation actuelle », relate par ailleurs Clémence Lenoir, chargée d’études économiques « grandes cultures » chez FranceAgriMer. Elle rapporte ainsi, en Pologne, Roumanie et Hongrie, « des problématiques sur les exportations ukrainiennes qui font fortement baisser les prix locaux, mettant en grande difficulté les agriculteurs ».

« En comité de gestion, les experts roumains ont évoqué des blés ukrainiens 50 à 100 €/t moins cher que leurs blés locaux », chiffre-t-elle. Les acteurs de ces pays « stockent pour ceux qui le peuvent, en attendant que les prix remontent ».

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