Observatoire Le pois protéagineux est en hausse
Ces dernières semaines, le marché des protéagineux, et notamment du pois, s’est raffermi.
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« Dès le début du conflit russo-ukrainien, le prix du pois protéagineux a suivi la même évolution que les autres matières premières, indique Terres Univia. En moyenne, le prix de la tonne du pois standard a pris 60 € en mars, par rapport à février 2022. Celui de la tonne de blé fourrager a gagné 95 euros. » Le pois standard, a débouché alimentation animale, a ainsi atteint 430 €/t rendu Rouen le 22 mars.
Avant le conflit en Ukraine, le prix du pois était déjà orienté à la hausse, le marché étant tendu. « Il suivait l’évolution haussière du blé et du tourteau de soja, et était soutenu par une récolte mondiale 2021 en baisse, notamment au Canada, en raison de la sécheresse », complète l’interprofession des huiles et protéines végétales.
En France, la demande en pois augmente assez peu, concurrencé par le soja. « Le soja reste le produit le plus compétitif, explique Amaury de Gavelle, responsable marchés chez Terrena. Beaucoup de formulations d’aliments n’ont pas la capacité à s’en passer. Par ailleurs, le prix du pois n’a pas augmenté suffisamment tôt pour donner des signaux aux agriculteurs d’en produire plus. »
Surfaces en berne
Les surfaces françaises de protéagineux sont ainsi en forte baisse en 2022, à 300 000 ha, soit - 8,2 % par rapport à 2021, selon les estimations d’Agreste, du ministère de l’Agriculture, au 1er avril 2022. Par ailleurs, l’autorisation d’exploiter les jachères en 2022 n’aura qu’un effet à la marge. « Elle est arrivée trop tard pour les semis de pois au printemps », révèle l’interprofession Terres Univia.
« En revanche, il n’est pas impossible que l’on revoit de l’intérêt pour ces productions pour la récolte 2023, anticipe Amaury de Gavelle. Le prix de l’azote étant très élevé, des agriculteurs vont se tourner vers les protéagineux qui non seulement ne consomment pas d’azote, mais en plus en stockent. » Il ajoute : « Je n’imagine pas le prix des protéagineux baisser dans les prochains mois, sauf si celui de l’azote diminue fortement. »
Justine Papin
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