FCO : la Confédération paysanne maintient la pression au Sommet
En amont de la visite d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, au Sommet de l’élevage le 3 octobre 2024, la Confédération paysanne réclame des réponses de sa part dans la gestion de la crise sanitaire en élevage, en particulier concernant la FCO. Elle a mené une action en ce sens ce 2 octobre sur le stand du ministère de l’Agriculture.
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Alors qu’Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, se déplacera au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne le 3 octobre 2024, la Confédération paysanne l’attend de pied ferme. C’est le message que le syndicat a voulu lui adresser en menant une action sur le stand du ministère de l’Agriculture la veille, ce 2 octobre 2024. Le préfet du Puy-de-Dôme venu à leur rencontre leur a confirmé que la ministre échangera avec eux.
Des vaccins et des indemnisations
La Confédération paysanne réclame du gouvernement des mesures urgentes pour sauver l’élevage français dans la crise sanitaire qu’il traverse. « Le moment est extrêmement grave, a estimé Laurence Marandola, porte-parole du syndicat. Les vaccins contre la FCO 3 et la FCO 8 doivent être immédiatement disponibles pour les éleveurs qui souhaitent vacciner. On exige des commandes fortes de doses sur tous les sérotypes et des indemnités pour remédier aux pertes directes et indirectes couvrant les problèmes de reproduction « des animaux survivants. »
Le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) alimenté en partie par les cotisations des agriculteurs ne suffira pas, a prévenu Laurence Marandola. « Le FMSE encaisse 39 millions d’euros. À coup sûr, ce montant sera largement insuffisant. » Elle a évalué à plus de 100 millions d’euros le montant des indemnités. « Il va falloir que l’État trouve des moyens pour accompagner les éleveurs », a ajouté l’éleveuse en Ariège dont le troupeau a également été touché par la FCO. Elle demande également l’application de la clause de force majeur concernant la condition de détention d’animaux pour l’aide ovine de la Pac.
« J’estime mes pertes à hauteur de 20 000 € »
Sylvain, éleveur dans le Puy-de-Dôme, a perdu 30 % de ses brebis laitières à cause du variant FCO 8. « C’est un manque à gagner de 20 000 € », selon l’éleveur auvergnat. Un montant qui couvre la valeur des brebis et la baisse de production laitière. Il dénonce un manque d’accompagnement de l’État. « Nous n’avons pas été alertés sur l’arrivée de la FCO 8 dans notre département et nous ne savions pas s’il fallait vacciner. Nous avons été au courant que lorsque les premiers cas ont touché mes brebis. » Pour tenter de faire face, Sylvain a recueilli des conseils auprès de vétérinaires mais également auprès d’autres éleveurs pour savoir quels soins prodiguer.
Une stratégie adoptée aussi en Ardèche par Mélissa, également adhérente à la Confédération paysanne comme Sylvain. Elle a perdu 10 % de son troupeau de brebis à viande lors d’une première contamination qui a touché son élevage d’août à septembre. « Les techniciens du GDS (groupement de défense sanitaire) étaient dépassés et nous ont conseillé de piquer nos animaux aux antibiotiques alors que les vétérinaires nous conseillaient des anti-inflammatoires et de n’utiliser des antibiotiques seulement en cas de surinfection bactérienne. » Depuis une semaine, son troupeau est touché par une seconde vague. « Les vaccins sont chez le vétérinaire aujourd’hui mais est-ce que je dois vacciner maintenant à l’automne ou attendre au printemps ? Tout le monde est dans le flou. »
La responsabilité de l’État pointée du doigt
Un flou alimenté par une défaillance de l’État dans la gestion de la crise sanitaire, selon la Confédération paysanne. Le syndicat dénonce « une inégalité de traitement entre les éleveurs touchés par FCO 3 mieux lotis que leurs collègues ceux touchés par la FCO 8 ».
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« L’État a sa part de responsabilité qui a une obligation de prévention sanitaire. Est-ce que ça s’explique par un manque d’effectifs dans les services sanitaires ou une par une volonté d’abandonner l’élevage ? », s’est interrogée Sylvie Colas, secrétaire national de la Conf'. Une question qu’elle pourra poser demain à la ministre de l’Agriculture.
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