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Ecologie et social La Confédération paysanne s’allie à la CGT et aux écologistes

En s’alliant avec des syndicats de travailleurs et des associations environnementales au sein du collectif « Plus jamais ça ! », la Confédération paysanne espère faire progresser la transition agroécologique.

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Le 5 mai 2022, à l’issue de son assemblée générale, la Confédération paysanne se mettait autour de la table avec des syndicats de travailleurs — la CGT et l’union syndicale Solidaires —, Les Amis de la Terre et Greenpeace. L’objectif : mieux se connaître et resserrer les liens autour d’une bataille commune pour un monde de justice sociale et environnementale, en rupture avec « le système capitaliste défaillant ».

 

Cette alliance inédite est née en janvier 2020, avec la création du collectif « Plus jamais ça ! ». Plutôt que de s’attarder sur leurs différences, les organisations pluridisciplinaires préfèrent travailler sur ce qui les rassemble et s’enrichir de leurs expertises.

 

Ce qui n’est pas évident, admet Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne : « Nous avons des sujets où nous convergeons, et d’autres plus compliqués… Certains de nos adhérents ont aussi fait part de leur crainte de se perdre dans cette alliance, ou que l’on se mette à parler davantage à la société civile qu’aux paysans. » Des écueils que les organisations espèrent dépasser en multipliant les occasions de dialogue.

Converger sur le produire et consommer mieux

Car comment concilier les intérêts de l’agriculteur entrepreneur indépendant partisan du « produire mieux », le salarié de l’industrie alimentaire attaché à « gagner plus », et le militant écologiste soucieux de « consommer moins » ? Il y aura tout un travail pour se comprendre.

 

« Greenpeace découvre que les salariés tiennent à la planète mais veulent aussi garder leur boulot », s’est amusé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Et il faudra trouver le bon discours, poursuit le leader syndical : « Parler de sobriété ou de moins consommer n’est pas entendable pour les neuf millions de personnes pauvres de notre pays. Par contre, produire autrement et consommer mieux, semble plus intéressant. Nous pouvons avoir une bataille commune pour le transport ferroviaire, ou les circuits courts. »

 

En resserrant les rangs, le collectif espère avoir davantage de poids. Et la Confédération paysanne y voit une opportunité pour faire entendre ses messages : « Nous devons amplifier l’alliance sociale et écologique, a insisté en conclusion Nicolas Girod, son porte-parole. Nous avons besoin de porter un projet agricole et alimentaire et en faire un projet de société. Nous avons besoin de « Plus jamais ça ! », des salariés, des associations écologiques pour le faire advenir. »

Des piquets de grève avec des saucisses paysannes

Déjà, des relais se font. Dans la salle, une éleveuse interpelle les intervenants de la table-ronde : « Greenpeace et Les Amis de la terre, vous devriez communiquer davantage sur le produire mieux. Et expliquer que l’élevage paysan le fait ! » Un autre propose à la CGT des combats communs, associant par exemple la grogne des salariés de Charal avec les défenseurs de l’abattage de proximité. « À quand des piquets de grève avec des saucisses paysannes ? », a-t-il plaisanté.

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