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« Beaucoup achètent de l’occasion car le neuf est devenu trop cher »

Les matériels d'occasion offrent une solution alternative aux matériels neufs, dont les prix ont flambé.

Alexandre Mortier, président du Sedima, constate une nette baisse des commandes de matériel neuf au second semestre de 2024. Parallèlement, l’occasion se maintient et les ventes de pièces augmentent.

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Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour les adhérents du Sedima, le syndicat des concessionnaires de matériels agricole et d’espaces verts. Dans l’enquête de conjoncture économique réalisée au mois de juin, 56 % des concessionnaires ont noté une baisse de leur activité sur le matériel neuf au premier semestre de 2024 par rapport à la même période en 2023.

« La baisse est particulièrement marquée en grandes cultures, note Anne Fradier, secrétaire générale du Sedima. Dans ces secteurs, seuls un quart des concessionnaires ont vu leur activité progresser par rapport à 2023. Les résultats sont stables en polyculture-élevage et même en hausse sur le matériel spécifique d’élevage. »

Et les perspectives ne sont pas réjouissantes puisque 67 % des entreprises prévoient une baisse des prises de commande au second semestre sur le matériel neuf. Pour Anne Fradier, l’éventuelle reprise du marché est maintenant totalement dépendante des conditions climatiques et des résultats de la récolte.

L’occasion s’en sort mieux

Dans ce contexte morose, les ventes de matériels d’occasion s’en sortent mieux. « Ce n’est pas étonnant, explique Alexandre Mortier, président du Sedima et concessionnaire Massey Ferguson en Bourgogne. Beaucoup achètent désormais de l’occasion car le neuf est devenu trop cher. »

Le président du syndicat estime ainsi que les prix auraient grimpé d’au moins 20 % en quelques années. Une tendance suivie aussi par l’occasion, mais dans une moindre, qu’il évalue à 10 %.

Au premier semestre de 2024, près de la moitié des concessionnaires constataient une hausse de plus de 3 % des ventes de matériel d’occasion, y compris en grandes cultures. Les perspectives sont moins florissantes pour le second semestre, mais meilleures que pour le matériel neuf.

Pièces et atelier explosent

Dans les concessions, les deux activités en forte progression sont les pièces et le service après-vente. « Les ateliers affichent un taux de remplissage important, constate Alexandre Mortier. Quant à l’activité relative aux pièces, elle progresse de 7 ou 8 % par rapport à 2023 au premier semestre et les perspectives sont également positives pour le reste de l’année. C’est compréhensible : comme les agriculteurs n’ont pas les moyens de changer de matériel, ils font durer leur parc actuel avec un entretien approfondi et des changements de pièces et d’accessoires. »

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