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Sclérotinia du colza, pas de lutte systématique

La résistance aux fongicides de la famille des SDHI (boscalid et bixafen) est observée dans près d'une vingtaine de département.

Si un traitement fongicide s’avère nécessaire, il vaut mieux associer plusieurs modes d’action pour préserver l’efficacité des solutions.

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Ces dernières campagnes, la pression du sclérotinia sur colza est demeurée plutôt faible sur l’ensemble du territoire français. « Nous n’avons pas vraiment d’éléments pour expliquer ce phénomène. Mais a priori, il y a non-concomitance des conditions favorables à la maladie par rapport au stade du colza. Mais à l’inverse, l’inoculum reste toujours présent comme le montre le suivi à l’échelle du BSV (bulletins de santé du végétal) colza », indique Gwénola Riquet, ingénieur en développement sur la lutte contre les maladies chez Terres Inovia.

La lutte ne doit donc pas être systématique. Si la consultation des BSV permet d’avoir une bonne vision du risque régional, la décision d’intervenir, ou pas, doit se faire en fonction du climat (temps humide avant floraison), du nombre de cultures sensibles à ce pathogène dans la rotation et de l’historique des attaques sur la parcelle. En cas de suspicion, Terres Inovia propose d’ailleurs le Kit pétales (moins de 30 € par parcelle), utilisé notamment à l’échelle des BSV, qui permet de déterminer le pourcentage de fleurs contaminées en début de floraison.

Si le passage est nécessaire, il faudra intervenir au stade G1, soit, en fonction des températures, entre 6 à 10 jours après le début de la floraison. La parcelle est alors jaune : on observe la chute des premiers pétales, les dix premières siliques formées et les hampes secondaires qui commencent à fleurir.

Résistance aux SDHI détectée

« Les SDHI sont le seul mode d’action sur lequel ont été détectées des résistances de ce pathogène en parcelle… mais pour l’instant sans fuite d’efficacité au champ, informe Gwénola Riquet. Les strobilurines ayant un mode d’action unisite, il pourrait aussi y avoir des facilités pour Sclerotinia sclerotiorum de les contourner. Mais pour le moment, ça n’est pas observé à l’échelle française sur colza. »

Terres Inovia conseille donc d’alterner les modes d’action à la parcelle mais aussi d’employer des spécialités associant différents modes d’action. Dans ses essais, la gamme de fongicides conventionnels ressort performante pour la gestion du sclérotinia, que ce soit pour des solutions plus anciennes comme pour des nouveautés.

C’est notamment le cas de Revydas, composée de 200 g/l boscalid et de 100 g/l Revysol (ou méfentrifluconazole) et proposé depuis peu par BASF. Homologué à 1l/ha, son emploi est recommandé à 0,8 l/ha. Dans les essais réalisés par l’institut, son gain de rendement est similaire à la référence, Propulse (prothioconazole + fluopyram) à 0,8 l/ha. L’institut ajoute que les associations de type prothioconazole/azoxystrobine (Pack Azana par exemple) ou mandestrobine/metconazole (Intuity Force), par exemple, présentent aussi un intérêt.

« Nous continuons nos travaux au sujet du biocontrôle. Avec une efficacité du biocontrôle seul qui peut varier de 0 à 40 %, les essais montrent en revanche qu’associé à une demi-dose de fongicide, ils n’apportent pas de gain d’efficacité », appuie Franck Duroueix, expert stratégique en protection intégrée chez Terres Inovia.

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