Le colza va nécessiter une vigilance acc Le colza va nécessiter une vigilance accrue
Après des débuts chaotiques, beaucoup de parcelles ont levé ou ont été implantées avec deux à trois semaines de retard. Elles seront davantage sensibles aux ravageurs.
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S’il y a encore deux semaines, le temps sec et chaud préoccupait les producteurs de colza, beaucoup de secteurs ont depuis bénéficié de pluies. Le tableau ne semble donc plus si noir. Pour les parcelles semées en août, dans de rares cas, les colzas ont levé puis desséché, et devront être retournés. Mais excepté dans les quelques parcelles irriguées, ils n’ont souvent pas évolué dans le sol, compte tenu du climat, et ont conservé leur pouvoir germinatif.
Une part non négligeable d’agriculteurs a finalement préféré semer juste avant le retour des pluies, à mi-septembre. Ainsi, dans le Sud au 20 septembre, plus de la moitié des implantations avaient été réalisées, alors qu’au 8 septembre, 5 % seulement de la sole était semée. D’autres ont pu encore être implantées après, Terres Inovia indiquant qu’il restait possible d’intervenir jusqu’au 25 septembre dans le Sud.
Quelques « irréductibles » sont même intervenus après les précipitations, allant à l’encontre des conseils. D’autres, souvent ceux qui n’avaient pas pu préparer leur sol (notamment argileux) dans de bonnes conditions, ont jugé la période trop tardive et vont s’orienter vers d’autres cultures.
Au final, la semaine dernière, beaucoup de colzas étaient en train de « rayonner », car les sols sont encore chauds. D’ailleurs, « les calculs théoriques indiquent que des colzas qui lèvent entre le 15 septembre et le 1er octobre peuvent atteindre 6-10 feuilles en année froide à l’entrée de l’hiver », ajoute l’institut pour les zones Nord et Est.
Observations régulières
Même si les producteurs sont pour la plupart soulagés, le tableau n’est pas pour autant rose, et il ne faut absolument pas relâcher la vigilance. Il ne faudrait pas se dire « il a plu, je passe à autre chose », traduit Jean Lieven, ingénieur régional en Normandie et dans l’ouest de l’Ile-de-France.
La première menace viendra des limaces. En effet, en regard de la pression du printemps dernier, il y a fort à parier qu’elles vont être très présentes.
Du côté des insectes, l’arrivée des grosses altises laisse habituellement la culture tranquille trois semaines. Cette année, elles pourraient débarquer exactement au moment de la levée du colza. Or, le stade de sensibilité va jusqu’à 3 feuilles.
Autre élément : les premiers adultes et larves de tenthrèdes commencent à être observés (voir La France agricole du 16 septembre, p. 35).
Ainsi, même si l’on espère que l’automne ne sera pas trop favorable aux ravageurs, il ne faudra pas systématiser les traitements (voir dossier dans La France agricole du 5 août). « Il va falloir passer tous les deux jours pour constater s’il y a des dégâts ou la présence de ravageurs. Comme nous sommes décalés en stade, cela peut en effet aller beaucoup plus vite ! », complète Élodie Tourton, en Poitou-Charentes.
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