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Crise sanitaire Un impact « limité » pour le lait bio

Contrairement aux prévisions annoncées sur les filières AOP et conventionnelle, la crise sanitaire et les mesures de confinement devraient épargner le prix du lait biologique. Des appels à la modération de la collecte ont été lancés par certains opérateurs.

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« Les livraisons françaises de lait biologique enregistrent une progression de 13,5 % sur le premier trimestre, annonce Benoît Baron, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele), lors d’une visioconférence organisée le 14 mai 2020. On a atteint le cap du milliard de litres collecté sur un an glissant. » De quoi pousser certains opérateurs à passer des messages de modération de la collecte printanière. Il s’agit surtout de limiter le taux de déclassement saisonnier. La crise du Covid-19 n’est pas crainte, bien qu’elle apporte son lot de contraintes logistiques.

 

En mars, la France compte 3 650 élevages laitiers en livraison en agriculture biologique (AB), soit 150 de plus qu’en 2019 et presque 700 supplémentaires sur deux ans. Bien que la vague de conversion engagée suite à la crise des quotas arrive à son terme, la progression de la collecte peut aussi s’appuyer sur la productivité croissante des élevages. « Le volume moyen produit par les exploitations bio a encore grimpé de 8 % entre mars 2019 et 2020 », chiffre Benoît Baron. Les bonnes conditions météo à la mise à l’herbe n’ont fait qu’amplifier ces résultats.

Un mix-produit adapté

« La filière bio se caractérise par un mix-produit plutôt favorable au confinement », note Benoît Baron. De fait, les achats des ménages se sont tournés vers les produits de première nécessité, notamment le beurre, le lait UHT et la crème, sur les mois de mars et avril. « Un quart du lait bio français est vendu sous forme de lait liquide conditionné, contre 9 % tous types de lait, illustre l’économiste. Inversement, seulement 9 % du lait bio est transformé en fromages, contre 33 % pour la collecte nationale. » Les marques de distributeurs (MDD) et les marques nationales leaders semblent avoir pleinement profité de la situation.

 

« Les débouchés du lait bio français dépendent peu de l’export et de la restauration hors domicile », ajoute Benoît Baron. Une autre caractéristique à l’avantage de la filière, au vu des difficultés logistiques rencontrées sur ces segments.

 

« Il n’y a pas de menace forte qui pèse sur le marché du lait bio », conclut finalement Benoît Baron. La paie de lait des producteurs reste sur des bases élevées, « au prix de la régulation des volumes. » L’économiste table sur un prix de base à 400 €/1 000 litres ce printemps, soit un prix réel proche des niveaux de l’an passé autour de 425 €/1 000 litres.

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