En circuits courts, adapter les solutions de paiement à ses besoins
Les habitudes de paiement des clients comme les technologies disponibles évoluent vite. Les vendeurs doivent donc s’adapter mais aussi faire le choix qui leur convient.
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« Vous prenez la carte ? » Que ce soit au marché ou dans un magasin à la ferme, la plupart des producteurs qui pratiquent la vente directe ont été confrontés à cette question venant de leur clientèle. Les changements de pratiques des consommateurs, le développement et l’accessibilité des nouvelles technologies et les options choisies ou subies par les vendeurs sont autant de critères qui déterminent les moyens de paiement disponibles quand il s’agit d’effectuer une transaction. Car si l’idéal semble être de permettre tous les types de paiement, ce n’est pas toujours possible et ce n’est parfois pas souhaitable.
Pour orienter les producteurs en vente directe, Audrey Thomas, conseillère en circuits courts à la chambre d’agriculture de la Bretagne fait une première observation. « En pratique, une combinaison de solutions est souvent nécessaire, conseille-t-elle. Accepter les espèces, avoir un terminal de paiement et éventuellement le prépaiement en ligne permet de couvrir l’ensemble des usages. » Mais dans la pratique, ce n’est pas toujours possible, car chaque solution n’a pas la même implication.
Espèces et chèques, les résistants
Accepter des espèces lorsque l’on est commerçant semble être une évidence. C’est aussi une obligation. L’article R. 642-3 du code pénal est clair : « Le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France selon la valeur pour laquelle ils ont cours est puni. » Avec une amende à la clé. C’est d’ailleurs « le seul paiement qu’on ne peut refuser », précise Audrey Thomas.
Néanmoins, les tendances évoluent au détriment du liquide, mais aussi du chèque comme le pointe la conseillère. « Cela reste la solution la plus simple, mais elle est de moins en moins utilisée, surtout chez les plus jeunes générations qui ont moins le réflexe d’avoir du liquide ou un chéquier sur eux », remarque-t-elle. Du côté du vendeur, les contraintes ne manquent pas non plus : enjeux de sécurité liés à la manipulation du liquide, temps nécessaire au dépôt des chèques et risque de fraudes, très difficiles à prévenir.
Les dessous de la carte
L’acquisition d’un terminal de paiement (TPE) ouvre la porte à plusieurs options. Cartes à puce, paiement sans contact pour la plupart, certains permettent aussi d’accepter les paiements via Apple Pay ou encore plus répandu, Google Pay. Il faudra toutefois acheter ou louer le TPE et s’acquitter des commissions sur chaque transaction (de 1 à 2,5 % selon les prestataires). Une connexion via internet ou mobile 3G/4G sera nécessaire. « C’est une solution souple avec ou sans abonnement. Ça professionnalise la relation commerciale et renforce la confiance des clients », insiste Audrey Thomas.
Paiement par smartphone
Il est aussi possible aujourd’hui de recevoir de l’argent directement via le smartphone. « Ce sont des solutions de paiement qui se développent, avec des prestataires comme Paylib, Lydia ou Lyf pay, précise la conseillère. La clientèle plus âgée peut toutefois y être moins familiarisée, surtout en zone rurale. » Si un smartphone et une bonne connexion sont nécessaires, il n’y a pas de besoin matériel supplémentaire. Pour les commissions, c’est équivalent aux paiements sur les terminaux spécifique de type TPE. Refuser la carte à partir d’une valeur seuil est autorisé, à condition de l’afficher.
Paiement en ligne ou prélèvements
Pour d’autres formes de commercialisation comme la vente sur internet, le paiement en ligne est incontournable. Si la création d’une interface est obligatoire, plusieurs plateformes compatibles (Socléo, Kuupanda, HelloAsso, Cagette.net…) facilitent la mise en place. « Les commissions varient entre 1,4 et 3 % selon les plateformes, avertit Audrey Thomas. C’est un dispositif très utile pour les précommandes ou les drives fermiers. » Pour les ventes régulières sur abonnement ou du type Amap, les prélèvements bancaires ou prélèvements Sepa sont aussi des solutions de paiement. « Les prélèvements automatiques sont intéressants pour les ventes régulières avec la clientèle professionnelle ou les engagements mensuels mais cela nécessite une gestion rigoureuse de la facturation et des échéances », prévient la conseillère.
Choisir un outil de vente en ligne en circuit court (10/03/2025)
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