Des volailles, des œufs en vente directe et un maximum d’autonomie
Installés sur 28 hectares, Françoise et Loic Rompillon élèvent, abattent et vendent en direct 15 000 volailles par an. Ils ont développer leur activité de manière progressive, en veillant à préserver l'autonomie de l'exploitation pour maîtriser les prix de vente.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Dans un système comme le nôtre qui repose sur la vente directe, l’autonomie est une nécessité, expliquent Françoise et Loïc Rompillon, 52 ans, éleveurs à Saint-Mathurin-sur-Loire, à 25 km d’Angers, dans le Maine-et-Loire. C’est elle qui permet de garder des prix de vente raisonnables. Aujourd’hui, nous vendons le poulet entier à la ferme 8,55 € le kilo, la pintade est à 10,05 €/kg et la douzaine d’oeufs à 3,40 €. »
Installés à titre individuel sur 28 hectares, ils élèvent des volailles, principalement des poulets (12 000 par an) et des pintades (2 000 par an), mais aussi des dindes (100 par an), des chapons (200) et des poulardes (entre 150 et 200) pour les fêtes de fin d’année. Pour compléter cette gamme, ils proposent également des œufs : « Nous avons développé cette production après la première crise de la grippe aviaire, celle de 2006-2007 », précise Françoise. Pour cet atelier qui dépasse aujourd’hui les 250 poules pondeuses, un centre d’emballage agréé CE est en cours d’aménagement.
Cultures valorisées sur place
Ce système, Loïc et Françoise l’ont construit très progressivement. « Prudemment même ! », évoque Loïc, qui disposait d’un hectare à son installation en 1995. Aujourd’hui aux trois quarts en propriété, la SAU de 28 hectares couvre les besoins de l’élevage en blé (13 hectares cette année), pois (7 hectares) et colza (7 hectares valorisés en tourteaux). « Nous fabriquons notre aliment à la ferme. J’achète uniquement les minéraux et le maïs grain (environ 40 tonnes par an). Je pourrais le cultiver, mais nous sommes dans une zone de production de maïs semence. Tous mes voisins en font. Le risque de contaminer leur culture serait trop grand », relève Loïc, qui réalise les travaux culturaux avec son propre matériel, à l’exception de la moisson, confiée à un agriculteur-entrepreneur de travaux agricoles.
Françoise et Loïc Rompillon adhèrent au réseau Bienvenue à la Ferme et vendent tous leurs produits en direct : sur l’exploitation, le marché de Saint-Mathurin-sur-Loire et celui de la place Bordillon à Angers (un quart de leurs ventes annuelles) et dans deux magasins U. En parallèle, le couple assure également des livraisons aux particuliers : à la demande dans un rayon de 15 km, une fois par trimestre lorsqu’il s’agit de commandes groupées via des comités d’entreprise ou une personne servant de relais.
Rayon de 80 km
Quel que soit le canal, « toutes nos ventes sont réalisées dans un rayon de 80 km autour de l’exploitation. Cette limite n’est pas commerciale, mais réglementaire, car l’exploitation est équipée d’une tuerie, rappelle Loïc. Nous avons toujours abattu nos volailles à la ferme. C’est encore ce qui se fait de moins stressant. » Après avoir travaillé plusieurs années dans un local provisoire, Françoise et Loïc ont investi 60 000 € dans une tuerie en 2005. Ce local de 100 m² intègre la tuerie à proprement parler, un frigo, la salle de vente et une autre pour la découpe. Cet investissement a marqué un tournant.
« A l’époque, notre poussinière faisait 30 m² et nous produisions entre 3 000 et 4 000 poulets par an dans un bâtiment de 450 m². Le banquier m’a dit que j’étais trop prudent et que j’avais un bel outil. Je suis donc descendu dans les Landes pour acheter quatre bâtiments de 60 m² chacun. » Aujourd’hui, Françoise et Loïc abattent au minimum trois fois par semaine, parfois quatre. Ils travaillent de nuit. Loïc abat et plume tandis que Françoise vide et prépare les volailles avant de les mettre en frigo. « La vente directe nous donne le plaisir du contact avec le client, mais c’est aussi beaucoup de travail », témoigne le couple.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :