Caisse alimentaire commune Quand une éleveuse s’associe aux citoyens pour sécuriser ses ventes
Emilie Dequiedt, éleveuse dans l’Hérault sécurise ses ventes en faisant appel aux citoyens, après une dizaine d’années en vente directe.
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Il est temps de prendre le train en marche. C’est ce que se dit Émilie Dequiedt, éleveuse de brebis et productrice de fromages à Avène (Hérault), au sujet de son circuit de vente. Depuis 2009, deux ans après son installation, elle vend directement sur des marchés et des boutiques de producteurs autour de Montpellier. Aujourd’hui, elle cherche à sécuriser ses ventes et ses prix en participant à un projet de caisse alimentaire commune, une forme de cagnotte alimentaire.
Un projet à double tranchant
Née à Montpellier, la Caisse alimentaire commune est une expérimentation portée par des associations et des collectifs de citoyens avec une centaine d’agriculteurs. En clair, les habitants cotisent selon leurs moyens financiers. Ils reçoivent en retour cent euros en monnaie « alimentaire ». Ils peuvent ensuite dépenser cette monnaie dans cinq à six lieux, tels que des supermarchés ou des marchés, pour acheter des aliments.
Mais quel intérêt pour l’éleveuse ? D’abord séduite par la dimension politique et sociale du projet, Emilie Dequiedt espère sécuriser ses ventes par la contractualisation. « Beaucoup de marchés à Montpellier fonctionnent avec un tirage au sort pour avoir une place, si je ne suis pas tirée au sort je rentre chez moi avec ma production », déplore-t-elle. De quoi inquiéter la productrice qui voit ses prix varier fortement. « J’ai du mal à fixer mes prix quand mes produits sont baladés d’un endroit à un autre, ou qu’ils sont vendus le lendemain », regrette-t-elle.
Un pour tous, tous pour un
L’engouement de l’éleveuse pour le projet ne s’arrête pas là. À terme, elle souhaite baisser les coûts avec l’aide des autres producteurs. « Sur la vente directe, chaque producteur va à son atelier de découpe pour sa viande, utilise son propre système de réfrigération… Ce qui coûte cher, c’est la logistique ! Ce serait bien de mutualiser ces coûts », soutient-elle.
Là encore, l’union fait la force. Selon Emilie Dequiedt, la contractualisation enlève aussi toute concurrence individuelle entre les producteurs. « Une fois que les débouchées sont assurées, les producteurs sont beaucoup plus sereins », confie-t-elle. Le projet de caisse alimentaire, lancé en février jusqu’au mois de mars avec une cinquantaine de personnes, sera étendu à plus de monde, entre 200 et 300 habitants, à partir du mois d’avril.
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