Des châtaignes sous toutes les formes Des châtaignes sous toutes les formes
La châtaigne est reine chez Martine, Michel et Aurélien Grange. Toute leur production est transformée en confitures, farines, soupes et autres délices.
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Ceux qui ont déjà essayé de cuisiner une châtaigne ne pourront pas le nier : avec sa bogue épineuse et sa peau tenace, ce fruit ne dévoile pas ses arômes au premier venu ! Cette particularité n’a pas découragé la famille Grange, installée dans la commune de Lamastre, en Ardèche. Depuis des décennies, Martine, Michel et leur fils Aurélien transforment les capricieuses châtaignes, issues de leur production, en produits gourmands et savoureux : crème, confiture, gâteaux, farine, biscuits, marrons glacés…
Éleveur de formation, Michel s’est spécialisé dans la production de châtaignes et autres fruits en 1988. « Quand mon père est parti en retraite, ma sœur et moi avons séparé l’exploitation. Elle a récupéré la partie consacrée à l’élevage et moi les fruits, soit 10 ha de châtaigniers et 5,5 ha de cerisiers et abricotiers en cultures intercalaires », explique le castanéiculteur. En 1992, son épouse Martine quitte son travail pour reprendre, à titre individuel, une exploitation agricole à quelques kilomètres de celle de Michel. « À l’époque, le Gaec entre époux n’existait pas », justifie le producteur.
Une gamme diversifiée
Ensemble, ils rénovent les 5 ha de châtaigneraie présents sur la ferme et effectuent de nouvelles plantations sur 11 ha. Avec l’installation de Martine, ils commencent à développer la transformation des châtaignes en confiture. Progressivement, ils abandonnent la vente en gros pour l’ensemble des fruits produits sur l’exploitation.En 1997, ils créent un atelier de transformation sous forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) nommé « La ferme du châtaignier ». Celui-ci regroupe la transformation des fruits, la vente à la ferme, l’accueil et la prestation de services.
Le couple, rejoint par leur fils Aurélien dans le GIE en 2006, propose aujourd’hui une gamme de plus de 90 références, allant de la crème de châtaignes à la soupe de pissenlit, en passant par la confiture d’abricots et la farine de châtaignes. « Dans nos jeunes plantations de châtaigniers, nous faisons également pousser quelques légumes : cardons, potimarrons, poireaux… afin de compléter notre gamme de produits transformés et optimiser nos surfaces », indique Michel qui avoue que le produit phare de l’exploitation, tant en volume qu’en termes de demande, reste la crème de châtaignes.
L’ensemble de leur production est vendu en direct à plus de 50 % dans une vingtaine de magasins de producteurs, en épiceries fines (10 %) et auprès de métiers de bouche (5 %). La famille Grange travaille aussi avec deux grossistes, pour 20 % de leur vente. « Cette filière tend à se développer, puisque Gamm vert Sud Est, avec qui nous travaillons, vient d’élargir sa zone de chalandise », explique le producteur. Quinze pour cent de leurs ventes se font à la ferme. La salle d’accueil est une ancienne chèvrerie, joliment restaurée avec du bois de châtaignier. On peut y déguster des crêpes à la châtaigne et des jus de fruits maison. « Nous nous sommes tournés vers l’accueil à la ferme un peu par hasard, explique Michel. Quand nous faisions le marché de Noël à Lyon, beaucoup de clients nous disaient qu’ils voulaient venir nous voir durant leurs vacances ou le week-end. Face à cet afflux, nous avons embelli notre structure. Puis, nous nous sommes mis à faire de l’accueil de groupe en collaboration avec des autocaristes. » Aujourd’hui, près de 9 000 personnes s’y arrêtent annuellement. Ils visitent l’atelier où Martine et Michel leur expliquent les techniques de transformation de la châtaigne.
Un sentier de découverte a été créé au milieu de leur châtaigneraie en 2017. Les promeneurs y découvrent l’histoire de la ferme que la famille Grange met en valeur depuis sept générations, la technique de récolte des châtaignes et l’utilisation du bois de châtaignier. « Nous allons étoffer le sentier dès cette année, en ajoutant un volet sur la ressource en eau et la pollinisation par les abeilles. » En ce début du mois de septembre, à quelques semaines de la récolte, Michel scrute le ciel. « Après plusieurs jours de sécheresse, la pluie serait la bienvenue pour faire grossir les châtaignes. » Les Grange pourraient alors espérer une récolte avoisinant 60 tonnes.
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