Login

Distributeur automatique « Nous vendons des légumes presque à toute heure »

Nathalie et Philippe Blin ont installé leur premier distributeur automatique de légumes en 2014. Un outil qui assure un lien direct avec la clientèle des particuliers.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

C’est en 2014 que l’idée d’installer un distributeur de légumes germe dans l’esprit de Nathalie et de Philippe Blin. « À l’époque, une de nos filles faisait des études de marketing et elle a choisi ce sujet pour son étude de marché. Avec mon mari, nous sommes allés voir des distributeurs déjà en service et l’idée nous a vraiment plu », explique Nathalie.

Vente directe

Elle exploite, avec Philippe, 45 hectares en maraîchage à Parigné-l’Êvèque (Sarthe), à une dizaine de kilomètres au sud-est du Mans. Leurs circuits de vente étaient plutôt longs et bien établis : centrales de distributeurs et supermarchés proches, dont le Super U de la commune. Infirmière, elle a rejoint son époux sur l’exploitation en 2006, au départ en retraite des parents de celui-ci. « Nous voulions faire quelque chose ensemble », se souvient-elle.

Le fait de compléter l’activité avec une vente directe répond à son envie d’entrepreneuse mais aussi à une demande locale : « Lorsque vous épluchez les poireaux, la bonne odeur est là. Les gens savaient qu’il y avait un maraîcher à Parigné », sourit Nathalie derrière son masque. En juillet 2014, 30 premiers casiers sont installés sur la départementale qui traverse l’exploitation. Le succès est immédiat. « C’était en pleine saison des légumes d’été, dont évidemment nos tomates plantées en pleine terre. Il fallait sans cesse remplir les casiers alors nous avons rapidement pris la décision de doubler l’installation. Dès février 2015, nous sommes passés à 64 casiers », raconte la productrice.

 

Bien suivre la demande

Elle les remplit avec la production de l’exploitation : tomates, aubergines, poivrons, concombres et courgettes, choux, salades toute l’année, poireaux… Certains produits ont moins, voire peu de succès dans les casiers alors elle ne les propose plus, comme les céleris branche. Exceptionnellement comme cette année, Philippe produit pour les casiers des pommes de terre nouvelles et quelques carottes.

« Nous ne vendons que notre production, sauf les œufs d’une productrice voisine. Ils répondent à la demande de nos clients pour avoir un repas complet. Je ne fais aucun autre achat revente. » Nathalie mixe casiers en monoproduits et lots. Les clients achètent fréquemment plusieurs casiers d’un coup. « J’établis mes lots en fonction de ce que veulent les gens, je regarde ce qui part le mieux », explique-t-elle. Durant les trois premières années, elle vendait également sur une table devant la machine, le vendredi de 16 h 30 à 20 h. « Ça nous a permis de rencontrer beaucoup de clients­. Désormais, je les vois tout au long de la semaine et du week-end quand je viens recharger les casiers. »

Être à proximité

Dès que 20 % des places sont libres, la machine l’alerte sur son smartphone. « Je ne viens pas forcément tout de suite à chaque fois mais j’y suis au moins deux fois par jour. Il faut être conscient qu’un distributeur de ce type exige dans tous les cas une vraie présence à proximité, même si l’idée est que le client soit le plus autonome possible. Il faut pouvoir dépanner quelqu’un qui ne parvient, par exemple, pas à faire fonctionner le monnayeur. » Pour le prix, elle s’ajuste sur l’offre locale en privilégiant la stabilité durant la saison. En matière d’entretien, ce sont surtout les gâches de fermeture des casiers qu’il faut changer régulièrement, ce que les exploitants font eux-mêmes. Après plusieurs cas de vandalisme nocturne, Nathalie et Philippe ont été contraints de s’équiper d’une caméra, mais surtout de fermer entre 21 h et 9 h du matin.

Yanne Boloh

[summary id = "10027"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement