Transition Retour en grâce du train pour transporter les céréales

Situé à Beaucaire (Gard), le point de collecte de la coopérative Arterris accueille depuis 1980 les grains produits par ses quelque 15 000 agriculteurs coopérateurs, ce qui en fait son plus important centre de stockage dans cette région. Ses trois silos, d’une capacité totale de 75 000 tonnes, fournissent notamment chaque année 25 000 tonnes de blé dur à l’usine de pâtes alimentaires de Panzani, située à Marseille, à une centaine de kilomètres.

Or, depuis huit ans, les voies ferrées desservant cette zone industrielle n’étaient plus opérationnelles, le transport par camion ayant été jugé plus économique et flexible que le train sur les courtes distances.

Deux, trois fois plus rapide

« Aujourd’hui, le train est à nouveau privilégié pour des raisons écologiques et parce qu’il apporte un confort de travail supplémentaire : il faut un jour et demi pour charger un train, il faudrait deux, trois fois plus de temps pour expédier la même quantité de marchandise en camion », a expliqué le responsable du site de Beaucaire d’Arterris, Stephan Vigne, cité dans un communiqué. Alors que le train peut accueillir jusqu’à 1 500 tonnes de blé dur, il faudrait 50 camions pour transporter le même volume.

Pour relancer les voies ferrées, il a fallu deux ans de travaux et un investissement de 360 000 euros, réparti entre la Compagnie nationale du Rhône (CNR), la communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence (CCBTA), le plan France Relance et la Région Occitanie, selon la même source.

La locomotive, propriété d’Arterris, qui n’avait plus tourné depuis près d’une décennie, a également été remise en état et a effectué un chargement en présence de responsables d’Arterris, de Panzani et des autorités locales, selon une porte-parole. Il s’agissait en fait du troisième chargement depuis la fin de janvier et la relance effective de la ligne, sur laquelle une vingtaine de convois devraient transiter au cours des douze prochains mois, a-t-elle précisé.