Login

Céréales Les maïs français dévissent

Le prix du blé a été soutenu cette semaine. © Christian Watier

Tallage, cabinet d’études spécialisé dans les marchés des grains et des oléagineux, nous livre son analyse hebdomadaire.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les prix du blé et de l’orge ont été soutenus cette semaine, alors que les maïs français chutent.

Craintes pour la qualité en Allemagne

D’une semaine sur l’autre, le blé rendu Rouen a progressé de 3 €/t à 167 €/t, contrairement à Euronext qui a légèrement reculé de 1 €/t à 169,25 €/t. La récolte de blé en France a bien avancé puisqu’elle a atteint 85 % au 24 juillet, avec environ 14 jours d’avance par rapport à la campagne passée. Sur le terrain, la qualité semble être meilleure qu’à l’accoutumée, notamment pour la protéine, ce qui est de très bon augure pour la campagne de commercialisation.

D’ailleurs, cette semaine l’Algérie a acheté 500 000 tonnes de blé meunier, dont une large partie serait d’origine française. Les origines mer Noire sont au coude-à-coude avec l’origine française, l’écart entre le blé français et russe n’est que de 2 €/t en faveur du premier. La qualité sera cette année encore un élément décisif et des inquiétudes en ce sens émergent en Allemagne où d’importantes pluies ont interrompu la récolte et font craindre une dégradation qualitative.

Les regards sont également toujours braqués vers les États-Unis, où la sécheresse continue de sévir. Des premières estimations de rendements font état d’une situation catastrophique pour les blés de printemps US, avec des rendements prévisionnels au plus bas depuis dix ans. La sécheresse qui frappe les États du nord des États-Unis affecte également le sud du Canada dans des proportions moins alarmistes, mais néanmoins très préoccupantes. Les blés meuniers de qualité se raréfient dans ces zones et les disponibilités mondiales aussi.

Les orges soutenues par la baisse des disponibilités mondiales

L’orge fourragère rendu Rouen a gagné 1,5 €/t au cours de la semaine, à 144,25 €/t, tandis qu’elle s’est renchérie de 2,25 €/t à 141 €/t sur la Moselle. En dollar, l’orge française a bondi de 5 $/t à 173 $/t, tandis que les orges ukrainienne et russe n’ont gagné que 1,5 $/t (à respectivement 169 $/t et 168,5 $/t). Les exportations vont bon train, surtout en mer Noire, alors même que le bilan mondial d’orge fourragère est tendu, tirant ainsi les prix vers le haut.

L’orge brassicole de printemps remonte de 2 €/t au cours de la semaine à 197 €/t, mais celle d’hiver stagne à 164 €/t. Ces évolutions représentent bien l’état des stocks attendus en fin de campagne, avec un surplus conséquent prévu pour les orges d’hiver, contrairement aux brassicoles de printemps.

Décrochage des maïs français

Après une baisse de 5 €/t la semaine dernière, le maïs Fob Bordeaux cède plus de 10 €/t, à 147 €/t et le Fob Rhin –8 €/t à 158 €/t. Les pluies régulières continuent d’alimenter les cultures en eau et permettent ainsi de maintenir les potentiels de rendement (voire de les augmenter). Malgré la remontée de l’euro, les prix français exprimés en dollar dévissent de 10 $/t, à 184 $/t Fob, alors que les autres origines mondiales (Argentine, Brésil et US) voient leurs prix baisser, mais moins fortement (–3 $/t).

Néanmoins, les maïs français restent trop chers dans les grandes zones d’importation de l’UE par rapport aux maïs importés. Par ailleurs, tout recul supplémentaire des prix US pourrait activer le droit d’importation (appliqué à tous les maïs entrant dans l’UE et calculé sur la base des prix US). Aux USA, la météo reste capricieuse avec des pluies réparties de manière très hétérogène ces derniers jours (orages), les rendements sont donc revus en baisse.

À SUIVRE : déclenchement possible du droit à l’importation pour les maïs à destination des pays tiers, avancement de la récolte en Allemagne, météo aux US, fin de la récolte UE et ukrainienne (colza), conditions climatiques au Canada (canola) et aux États-Unis (soja).

Soja : nervosité sur le marché américain

Les cours du soja à Chicago se sont affaissés cette semaine, à 366 $/t sur le rapproché (–7 $/t). Faisant suite aux pluies mesurées en début de semaine, les prix ont fortement baissé mardi. Ils sont repartis à la hausse les jours suivants. Les opérateurs continuent de scruter avec nervosité les prévisions climatiques pour le mois d’août, période clé pour l’élaboration des rendements du soja. Dans plusieurs États, les plants abordent cette phase dans des conditions hydriques déficitaires. C’est surtout dans les plaines de l’ouest (Dakota du Nord et du Sud) que la situation est préoccupante.

Dans les champs du Midwest, le manque d’eau est moins prononcé. Au niveau national, l’état des cultures s’est nettement dégradé la semaine dernière puisqu’à la date du 23 juillet, 57 % des plants étaient dans un état bon à excellent, contre 61 % la semaine précédente et 71 % l’an dernier à la même date. La météo des prochains jours est à surveiller puisque les prévisions semblent indiquer un temps plutôt sec pour début août sur l’ensemble des zones de production. Les températures, elles, devraient se maintenir proches des normales de saison.

En Amérique du Sud, la rétention des agriculteurs se poursuit et profite largement aux exportateurs US, qui parviennent ainsi à écouler leurs stocks de soja ancienne campagne (0,6 Mt exportés la semaine dernière et 0,3 Mt supplémentaires vendues).

Léger affaissement des cours du colza

Les prix du colza sont en léger repli sur la semaine. En rendu Rouen, ils ont perdu 2,5 €/t (à 355 €/t) et en Fob Moselle, ils ont reculé de 1 €/t (à 365 €/t). Sur Euronext, la cotation du colza sur le rapproché a concédé 3,5 €/t, à 363,5 €/t. La récolte est presque achevée en France et les bons résultats sont confirmés.

En revanche, au Canada, la situation reste préoccupante pour les canolas. Les conditions climatiques restent trop sèches dans les prairies et les prévisions de précipitations ne sont guère encourageantes pour le début d’août. Ainsi, au Saskatchewan, 60 % des champs sont encore estimés secs à très secs. Les cours du canola canadien ont néanmoins été entraînés par la baisse du soja. Ils ont perdu environ 1 $/t sur le rapproché, à 403 $/t.

En tournesol, le marché est stable. Les graines sont cotées à 350 €/t à Saint-Nazaire. Après un début de cycle un peu difficile (temps sec et chaud), l’état des tournesols français paraît maintenant satisfaisant. Toutefois, à ce stade, les potentiels de rendement peuvent encore fortement évoluer.

Tourteaux encore en baisse en France

Les tourteaux de soja sont en nette baisse aux États-Unis. À Chicago, les prix ont perdu 9 $/t sur le rapproché depuis la semaine dernière (à 355 $/t). La baisse a été aussi bien marquée à Montoir (–9,5 €/t à 307,5 €/t). Les prix continuent à être fortement influencés par les conditions de culture des sojas US.

En Argentine, les disponibilités en tourteaux de soja pourraient être pénalisées par la rétention des agriculteurs. En effet, la trituration du mois de juin a été décevante, en recul par rapport au mois de mai et par rapport à l’année dernière.

Le prix du pois fourrager départ Marne est stable cette semaine (à 205 €/t), tandis que le cours du pois jaune poursuit son recul en rendu Rouen (–13 $/t à 222 €/t).

Tallage

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement