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Aricle De nouveaux modes d’action à l’essai

Arvalis a testé dans ses essais différentes spécialités parmi lesquelles des projets performants.

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Comme chaque année, Arvalis a mis en place des essais qui visent à comparer l’efficacité des différentes solutions d’un programme au T1, et celle au T2, dans un contexte favorable aux maladies. L’objectif est d’évaluer chaque produit selon son rapport qualité-prix. Les cinq tests ont été mis en place dans l’Indre, en Dordogne, dans l’Eure, le Loir-et-Cher, et le Morbihan.

T1 efficace sans triazole

Les T1 ont tous été relayés au stade dernière feuille étalée avec Abacus SP (époxyconazole 62,5 g/l + pyraclostrobine 85 g/l) à 2l/ha. À noter : la référence en T1 était jusqu’alors Cherokee (chlorothalonil 375 g/l + cyproconazole 50 g/l + propiconazole 62,5 g/l), mais comme il est amené à disparaître, il a été remplacé, dans les essais, par Kantik (tébuconazole 100 g/l + prochloraze 200 g/l + fenpropidine 150 g/l) à 1,4 l/ha.

Il ressort que sur une base de Juventus (metconazole 90 g/l) à 0,7 l/ha, les partenaires les plus performants sont le soufre, le chlorothalonil, le prochloraze, et MCW 296 SC, formulation liquide de folpel.

On remarque que l’on peut remplacer du chlorothalonil par du soufre. « De plus, sans triazole, les résultats sont bons pour le chlorothalonil + soufre dans les situations où il n’y a que de la septoriose », confirme Jean-Yves Maufras, d’Arvalis. économique, l’association de triazole (Juventus à 0,7 l/ha) + soufre (Jubilé à 2,7 kg/ha) est la mieux positionnée. Elle est tout juste suivie par Bravo à 1 l/ha + Microthiol spécial liquide à 3 l/ha. Sans triazole, ce mélange n’exerce pas de pression de sélection sur le T1.

Ajout de chlorothalonil neutre au T2

Les T2 ont tous été précédés par Bravo (chlorothalonil 500 g/l) à 1 l/ha au stade deux nœuds. Les trois références du marché les plus utilisées sont Kardix (prothioconazole 130 g/l + bifaxen 65 g/l + fluopyram 65 g/l), Elatus Era (benzovindiflupyr 75 g/l + prothioconazole 150 g/l), et Librax (metconazole 45 g/l + fluxapyroxad 62,5 g/l). Elles ne présentent pas de différences significatives et restent, comme l’an dernier, équivalentes aux doses testées par Arvalis. L’ajout de chlorothalonil en T2 est neutre. « Bravo peut avoir un effet antagoniste s’il est positionné en curatif, ou bénéfique s’il est appliqué en préventif », complète le spécialiste.

Le Revysol, nouveau triazole de BASF, a été testé en association avec un SDHI sous le code Revy_XA. À pleine dose (1,5 l/ha) comme à 1 l/ha, il présente une efficacité et un rendement supérieurs aux références du marché. « Ce futur produit a vraiment du sens vis-à-vis de la septoriose », confirme Jean-Yves Maufras. D’ailleurs, il semble passer tous les barrages (Tox-Ecotox) au niveau de l’homologation. Et il est annoncé actif sur toutes les souches de septoriose, y compris celles hautement résistantes. « Toutefois, il n’existe pas de traitement qui n’exerce pas de pression de sélection sur les populations. Et nous pouvons nous demander si sa présence va modifier le paysage et dans quel sens, d’autant que plusieurs triazoles sont amenés à disparaître sous peu », souligne Claude Maumené, d’Arvalis.

Le projet Inatreq prêt à l’emploi avec du prothioconazole se confond, quant à lui, avec les spécialités actuelles en termes de résultats. « Son principal point fort, c’est son nouveau mode d’action. Il ne va pas exercer une pression de sélection sur l’existant, mais plutôt contrôler des souches résistantes à certains triazoles. Il devrait donc trouver sa place en T2 », analyse Jean-Yves Maufras.

Plus lointain, le projet de Syngenta, l’Adepidyn, un SDHI, a aussi été testé. Associé à du prothioconazole ou du metconazole, ses performances sont similaires. En revanche, par rapport aux références, on gagne vingt points d’efficacité et en rendement six quintaux, ce qui est significativement différent. Il s’agit d’un produit qui se situe un cran au-dessus du Revy_XA. Si l’on compare les spécialités du marché, les gains nets (voir infographie ci-dessus) varient entre 11,1 q/ha et 12,7 q/ha, montrant que les produits testés ne sont pas clairement différents entre eux et très proches en valeur absolue.

Triazole +strobilurinecontre rouille brune

Cette année, deux essais ont été menés, dans la Drôme et le Gard, sur rouille brune. La comparaison des différentes modalités est réalisée après une application au stade dernière feuille étalée. Elle s’effectue à partir de la référence Zakeo Xtra (azoxystrobine 200 g/l + cyproconazole 80 g/l) à 1 l, plus connue sous le nom de Priori Xtra. Mais ce dernier n’est aujourd’hui plus distribué.

« Globalement, toutes les modalités testées sont très efficaces dans les conditions de l’année 2018 », affirme Arvalis. Ainsi, les triazoles associés à une strobilurine jouent un rôle de premier choix. On note d’ailleurs l’intérêt d’associer les triazoles entre eux. Concernant les strobilurines : pyraclostrobine, picoxystrobine et azoxystrobine semblent les plus adaptées pour cette maladie. Et les SDHI ne sont pas indispensables, même si, en mélanges trois voies, ils font partie des traitements les plus efficaces.

Seul Kardix, un peu en retrait en termes de rendement, devra être complété par une strobilurine. Au contraire, les deux projets à base de Revysol ou d’Adepidyn en association présentent de très bons niveaux d’efficacité sur rouille brune.

Quant à l’écart de rendements nets entre tous les produits, il est trop faible pour discriminer les différentes modalités, même si on constate 5,8 q/ha en net entre les modalités extrêmes.

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