Menues paillesLes broyer pour ne pas enh Menues paillesLes broyer pour ne pas enherber
Pour diminuer les repousses, les broyeurs de menues pailles installés à la sortie des grilles de la moissonneuse débarquent en France.
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Les menues pailles sont le reliquat de récolte à la sortie des grilles. Elles contiennent des petites graines qui, tombées au sol, donneront naissance à des repousses qu’il est préférable de gérer avant l’implantation de la culture suivante. Si l’agriculture conventionnelle dispose de solutions de lutte sans travail du sol (les résistances posent toutefois problème), c’est une autre histoire en agriculture biologique.
L’une d’entre elles consiste à récupérer ces menues pailles pour les exporter hors du champ. Cette technique n’étant pas adaptée à tous les systèmes, d’autres stratégies ont vu le jour.
Destruction totale
Né en Australie, l’idée de détruire les menues pailles avec la moissonneuse a fait son chemin jusqu’en Europe. Les fabricants espèrent y vendre les premières unités car, aujourd’hui, les broyeurs arrivent au terme de la phase de présérie.
Le constructeur d’accessoires de récolte Zürn commercialise l’un des systèmes australiens. Baptisée Seed Terminator, l’unité est positionnée à la sortie des grilles. Elle fonctionne comme un moulin. Les menues pailles sont conduites vers un organe composé d’un rotor et d’un stator. Le premier est muni de pâles en son centre et de plusieurs rangées de doigts à son extrémité. Il tourne entre 2 200 et 3 000 tr/min. Le stator, lui aussi pourvu de rangées de doigts, est situé entre celles du rotor. Les graines, poussées entre les deux par les pâles, sont broyées et écrasées avant d’atteindre la sortie. Le flux est ensuite évacué vers le sol sans risque de germination.
Gourmand en énergie
Ce système s’avère toutefois gourmand en puissance. Il occupe entre 40 et 100 ch du moteur de la moissonneuse. Les constructeurs se démarquent d’ailleurs par la stratégie choisie pour entraîner le mécanisme. Le Seed Terminator et le SCU de Redekop voient simplement leurs poulies d’entraînement se greffer sur celle du broyeur à paille. Ainsi, les broyeurs de menues pailles peuvent être transférés facilement d’une machine à l’autre, lors d’un renouvellement par exemple.
La solution d’IHSD disposait, dans sa version antérieure, de son propre entraînement hydraulique. Celui-ci nécessite d’installer la pompe et le système de refroidissement sur la moissonneuse. Sur leur dernier modèle, IHSD adopte finalement le même entraînement par courroie que ses conccurents. De tels équipements n’affectent pas la performance de nettoyage des grilles, puisqu’ils sont conçus pour ne pas entraver le flux d’air des vents.
Les constructeurs annoncent détruire jusqu’à 97 % des graines échappées des grilles sans augmenter les pertes de la machine. Il est toutefois nécessaire de prendre en considération la puissance allouée au broyage des menues pailles lors de la réalisation du chantier. Il en résulte une barre de coupe moins large ou une vitesse d’avancement moins élevée. Les systèmes peuvent aussi être mis en difficulté par une récolte en conditions trop humides ou avec des adventices encore vertes. Cependant, à tous moments, ils peuvent être éteints, comme le SCU de Redekop. L’opération, ne nécessitant que quelques minutes, consiste à débrayer la poulie et à dévier le flux vers la sortie conventionnelle. Redekop monte aussi son dispositif sur un rail. Il peut alors être relevé lors de la maintenance et offrir un meilleur accès aux tables de tri de la machine. En outre, le constructeur propose d’installer son logiciel de réglage dans le terminal de commande de la moissonneuse.
Le coût de la moisson gonflé
Côté tarifs, les coûts varient. En Australie, le Seed Terminator est proposé entre 70 000 et 75 000 €, installation comprise sur les marques principales de moissonneuses (Claas, John Deere, Case IH, New Holland et Massey-Ferguson). Son concurrent canadien Redekop, distribué en Europe par Oria agriculture, s’affiche à partir de 65 000 €. Il n’est disponible pour le moment que pour la série S de John Deere. Enfin, en France, la seule solution installée chez un agriculteur est celle d’IHSD, commercialisée à 100 000 €.
Question entretien, les rotors et les différentes couches de stators du moulin sont à considérer comme des pièces d’usure. Zürn estime que son Seed Terminator engendre un coût supplémentaire d’environ 1,50 €/ha pour le remplacement des pièces. Ce dernier ajoute un thermomètre de sécurité afin de prévenir les départs d’incendies. Loris Coassin
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