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« Ma remorque aspire les menues pailles  « Ma remorque aspire les menues pailles »

Agriculteur et entrepreneur dans la Vienne, Jean-Charles Grandon a imaginé une remorque autochargeuse pour ramasser les menues pailles après la moisson.

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«Depuis plusieurs années, je cherchais une solution pour éliminer le maximum de menues pailles des parcelles, explique Jean-Charles Grandon, agriculteur à Saint-Jean-de-Sauves (Vienne). Je réalise des prestations sur d’autres exploitations et j’ai opté pour le semis simplifié. Chez moi comme chez mes clients, la présence de menues pailles sur le sol perturbe parfois la levée du colza : la couche de résidus assèche la partie supérieure du sol et empêche les graines de germer. Je me suis d’abord intéressé aux différents systèmes de trémies récupératrices de menues pailles fixées à l’arrière de la moissonneuse. Mais je craignais que ce principe complique le chantier. Je me suis dit qu’il serait plus simple de ramasser celles-ci après le passage de la moissonneuse et de la presse. J’ai donc imaginé cette remorque capable d’aspirer les résidus légers et les graines de mauvaises herbes. »

En 2016, Jean-Charles Grandon rachète une ancienne autochargeuse de 30 m3 destinée auparavant à récolter du fourrage en vert. Avec Guillaume Verdier, son salarié, ils remplacent la coupe par une turbine de pailleuse provenant également d’un matériel réformé. Le principe fonctionne, mais pas suffisamment car la dimension de la turbine n’est pas adaptée.

Deux turbines côte à côte

L’entrepreneur fait alors appel au fabricant de matériels Gyrax, situé à quelques kilomètres de chez lui. Avec le constructeur, ils conçoivent une double turbine, composée de deux éléments placés côte à côte sur la largeur de la remorque. Cette double turbine est accolée à un caisson rectangulaire, ouvert à sa base et qui sert de tête d’aspiration. La hauteur du caisson est réglable grâce à des vérins hydrauliques. Pendant le travail, il repose sur deux doubles roues de jauges qui suivent le terrain. La dépression créée par les turbines à l’intérieur du caisson entraîne les menues pailles vers une goulotte centrale qui projette la matière dans la remorque. Pour éviter que le produit ne ressorte, tout le dessus de la caisse est refermé par des tôles perforées qui ne laissent passer que l’air et la poussière.

« Gyrax nous a apporté son savoir-faire pour la transmission mécanique, en installant notamment les mêmes boîtiers d’angle que sur leurs broyeurs, ajoute Jean-Charles Grandon. La principale difficulté fut d’optimiser le flux d’air : forme de l’embouchure, dimensions des ouvertures et taille des turbines… Sur ces points-là aussi l’aide du bureau d’études fut précieuse. »

500 kg/ha récupérés

Après une première campagne en 2017, suivie de modifications pendant l’hiver, l’autochargeuse est désormais opérationnelle sur orge, colza et blé. Le chauffeur de la moissonneuse doit désactiver l’éparpilleur de menues pailles afin de concentrer toute la matière sous l’andain. Dès que la paille est pressée, l’aspiration peut commencer. C’est le travail de Guillaume Verdier : « La position des anciens andains se repère assez facilement depuis la cabine sans que j’utilise le guidage, explique-t-il. En revanche, dans le tracteur, la fonction balisage est très utile pour colorier sur la carte toutes les zones où je suis passé afin de ne pas en oublier. Quand la remorque est pleine, je la vide en bout de champ ou sur l’exploitation. Je réétale ensuite sur le tas au chargeur et je passe dessus avec un big baller pour conditionner le tout. » Le rendement tourne aux alentours de 500 kg/ha. L’an passé, Jean-Charles Grandon a récolté 300 t de menues pailles, soit environ 600 bottes de dimensions 90 × 120, commercialisées par un marchand de paille. Pour 2018, il espère en ramasser entre 450 et 500 t.

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