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Céréales Prix records en blé et maïs

Les prix du blé meunier et du maïs ont atteint un record en Europe mardi 1er mars 2022, dans un marché agricole enfiévré par la guerre russo-ukrainienne.

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Sur Euronext, le blé meunier et le maïs ont clôturé mardi 1er mars 2022 respectivement à 351,25 et 340 euros la tonne sur l’échéance de mars 2022, au sixième jour de l’invasion.

À 10h45 le 2 mars, la tonne de blé était en hausse de 30,75 € sur l’échéance de mars, à 382 euros, et de 28,75 euros sur celle de mai, à 369 euros.

 

La tonne de maïs était à l’équilibre sur l’échéance de mars et gagnait 20,50 euros sur celle de juin, à 328 euros.

 

Sur le marché à terme de Chicago (CME), le blé d’hiver américain de variété SRW, le plus échangé, a terminé mardi à son plus haut niveau depuis juillet 2008. Il a atteint rapidement la hausse maximale sur une séance (50 cents), limitée par le CME, sans quoi il aurait pu dépasser le seuil symbolique des 10 dollars le boisseau (environ 27 kg). Le maïs a ainsi progressé hier de 35 c et le blé, de 50 c.

 

Selon Sitagri, la limite journalière de fluctuation pour le blé sera portée aujourd’hui à 75 c et restera de 35 c pour le maïs.

Les ports ukrainiens restent fermés

« Plus rien ne sort de la mer Noire actuellement », a expliqué Arlan Suderman, économiste en charge des matières premières pour la plateforme StoneX. Or les ports de cette zone y assurent l’immense majorité des exportations maritimes de blé et de maïs depuis l’Ukraine et la Russie.

 

« Les primes d’assurance ont très fortement augmenté » pour couvrir un navire qui irait prendre livraison dans un port ukrainien, a aussi souligné l’analyste. Un armateur, sous couvert d’anonymat, a évoqué une multiplication des tarifs par 15 à 30.

 

« Et la plupart des pays ne veulent pas prendre le risque » d’envoyer un bateau charger en mer Noire, certains navires ayant déjà été endommagés par des missiles, rappelle-t-il.

Trouver de nouveaux débouchés en blé

Les acheteurs « cherchent des solutions » pour remplacer les cargaisons ukrainiennes sur lesquelles ils espéraient pouvoir compter, a expliqué à l’AFP Damien Vercambre, courtier pour le cabinet Inter-Courtage.

 

« Rien n’a vraiment changé aujourd’hui, mais les marchés commencent à prendre la mesure de la situation : les exportations totalement à l’arrêt en provenance de l’Ukraine et l’urgence de trouver de nouveaux débouchés », a-t-il poursuivi.

 

L’Égypte, qui cherche depuis trois jours à acheter du blé, « a une nouvelle fois annulé son appel d’offres, jugeant probablement les prix trop élevés », a relevé le cabinet Agritel.

Deux des trois offres présentées à l’Égypte émanaient de France et la troisième des États-Unis, qui ne sont généralement qu’un petit fournisseur dans cette région, signe que les deux grands producteurs pourraient se substituer, au moins en partie, à l’Ukraine et à la Russie.

 

« Le conflit empêche le semis de céréales dans l’Ukraine. Les autres origines profitent évidemment de la situation et la hausse des prix des céréales depuis le début du conflit est généralisée », précise Sitagri.

Situation tendue en maïs

La situation est très tendue aussi sur le maïs. « À ce jour, l’Ukraine a exporté 18,7 millions de tonnes de maïs sur un total attendu d’ici à la fin de campagne à plus de 33 millions de tonnes », rappelle Agritel.

 

Alors que le conflit s’installe, nul ne sait quand le moindre grain pourra sortir de l’Ukraine. « La Chine attendait 4 à 5 millions de tonnes de maïs ukrainien et cherche à s’approvisionner ailleurs », a indiqué Damien Vercambre.

 

« Les gens ne veulent pas acheter à l’Ukraine », parce que « vous ne savez pas quand vous recevrez la cargaison », a fait valoir Alan Brugler, du cabinet de recherche Brugler Marketing and Management. « J’ai vu qu’il y avait 11 navires de blé et six ou sept de maïs, chargés, qui attendaient de pouvoir sortir » et quitter la mer Noire.

 

« Et vous n’êtes pas sûr de vouloir acheter à la Russie non plus », dit-il, « à cause des restrictions bancaires » imposées au pays par la communauté internationale.

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