Moutons/Chez vous De la Normandie à l'Anjou
En déménageant, Françoise et Etienne Desseaux ont changé radicalement leur système d'élevage.
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Etienne Desseaux a vécu deux installations. La première, à 21 ans, sur la ferme précédemment exploitée par son grand-père, puis son père, dans l'Eure. La seconde, sept ans plus tard, dans le Maine-et-Loire. « En Normandie, la perte de 8 ha compromettait le système d'exploitation. Nous avons préféré confier le travail des terres à un voisin et ami, puis partir », confie l'éleveur. C'est à Broc, dans le Maine-et-Loire, à 190 km de leur première ferme, que le couple trouve ce qu'il cherche : une exploitation 100 % herbe, sans reprise de matériel ni de cheptel et située en zone défavorisée. « Nous sommes arrivés, en septembre 1993, avec nos 700 brebis southdown, trois chiens et... deux enfants », relate Françoise, dont l'installation coïncide avec le déménagement. Démonté avec l'aide d'amis et de parents, le hangar de 700 m2 fait partie du convoi de quatorze semi-remorques pour Broc.
Dans l'Eure, Etienne exploitait 52 ha semés en luzerne et céréales et 30 ha en dérobé chez des voisins. Les brebis logeaient dans le hangar et chaque matin, l'éleveur les menait sur les parcours, soit 10 km de marche quotidienne. En Anjou, le système est radicalement différent. « Nous sommes locataires de 140 ha, majoritairement argilo-calcaires, avec 20 ha de prés bas humides et autant de tourbe. Seuls 100 ha sont accessibles en tracteur », explique Etienne. La totalité de la surface est occupée par des prairies naturelles, prioritairement destinées aux brebis et au foin (50 ha par an). Côté entretien, l'éleveur apporte du fumier chaque année sur 25 à 30 ha avec un retour sur la parcelle, la troisième ou la quatrième année.
EMOUSSEUSE DANS TOUTES LES PARCELLES
« Pour tenir les parcelles propres, éviter les montées à graines et assurer une meilleure repousse de l'herbe, je broie systématiquement les 100 ha de refus et, depuis trois ans, je passe également l'émousseuse dans toutes les parcelles. » Etienne Desseaux consacre également dix à quinze jours par an à l'entretien des 25 km de clôtures grillagées, posées entre 1993 et 1996, et autant de jours à celui de 20 km de haies.
Côté brebis, les southdown ont progressivement cédé la place à des suffolk plus maternelles et meilleures laitières. « Il y en avait déjà un peu dans les 150 brebis louées lors de notre arrivée en Anjou, mais leur introduction s'est accélérée après 2003 et un épisode de tremblante. Nous avions alors eu 250 brebis et 150 agneaux abattus sur un total de 1 400 prises de sang. » Aujourd'hui, la troupe est conduite en trois lots de 130, 140 et 670 mères. Les deux premiers lots correspondent à des brebis désaisonnées pour agneler en septembre et octobre. Ces agneaux sont vendus aux 1er et 4e trimestres. « La suffolk ne répond pas bien au désaisonnement, note Etienne. C'est pourquoi, nous mettons des béliers vendéens sur ces brebis depuis trois ans. » Avec 670 brebis, le dernier lot est le plus important. Il est conduit en lutte naturelle pour des agnelages étalés de janvier à avril. Elevées dix mois sur douze en extérieur, les brebis sont rentrées au moment d'agneler. Elles reçoivent alors et, jusqu'en fin de lactation, un complément azoté et des céréales achetées (40 t/an). « Fin mars, début avril toutes les mères sont dehors, avec leurs agneaux le cas échéant », complète Françoise. Les agneaux sont nourris avec un aliment complet (50 à 60 t/an), distribué à volonté avec de la paille et du foin. Ils sont ensuite commercialisés via l'Union de coopératives Ter'Elevage. L'an dernier, sur 618 agneaux vendus, 40 % sont partis en juillet, août et septembre. Les autres de manière quasi équilibrée sur les trois autres trimestres.
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