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Aricle « Mes chèvres sont nourries avec des aliments non-composés »

Pour complémenter son troupeau caprin laitier, Franck Deygas n’utilise que des matières premières simples, dont du soja en grains concassés.

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«À la fin des années 1990, en pleine crise de l’ESB, je me suis interrogé sur la composition des aliments que j’introduisais dans la ration de mon troupeau. Dès lors, j’ai préféré me tourner vers des matières premières simples, autoproduites ou achetées directement auprès d’agriculteurs de la région », explique Franck Deygas, à la tête d’un troupeau de 130 chèvres laitières à Satillieu, dans le nord de l’Ardèche.

Son choix se porte sur un mélange d’orge et de maïs, auquel il ajoute des pois en grains pour équilibrer les besoins en protéines. « Quand mon fournisseur a arrêté la culture du pois, j’ai essayé la graine de soja garantie sans OGM, filière qui se mettait en place dans la région. » L’éleveur en voit vite les avantages. « En comparaison avec le pois, le soja permet un apport en protéines et en matières grasses plus élevé. De plus, la proportion d’amidon étant plus faible, la ration est devenue moins acidogène pour mes chèvres. »

La quantité de soja apportée dans la ration varie en fonction de la saison, jusqu’à 250 g par chèvre et par jour en pleine période de pâturage, soit 29 % de la ration de 880 g par chèvre et par jour. « Je ne dépasse jamais 900 g de concentré par jour. Mon objectif n’est pas de pousser à fond mes chèvres. J’ai suffisamment de lait au printemps, environ 440 litres par jour, pour couvrir mes besoins en fromagerie. » La ration varie également en fonction du stade de lactation. « En janvier dernier, elle était de 520 g par chèvre et par jour, et composée pour 19 % de graines de soja, 48 % de grains de maïs, 29 % d’orge et 4 % de minéraux », précise Franck.

Un mélange fabriqué sur l’élevage

L’orge, jusqu’à présent produite sur l’exploitation (lire l’encadré), le maïs et le soja sont stockés dans des cellules dédiées. Ils passent ensuite dans un aplatisseur à 3 rouleaux pour obtenir un mélange grossier. « Les grains de soja sont touchés à 90 % par l’aplatisseur », explique Franck. L’éleveur est également équipé d’un mélangeur avec pesée embarquée. « Je prépare ainsi mes mélanges en fonction de la ration souhaitée. Ils sont stockés dans des Palox. Il n’y a qu’à puiser dedans pour nourrir les chèvres. » La ration est distribuée au seau matin et soir et les quantités sont adaptées au stade physiologique des animaux.

Au total, Franck utilise sur une année environ 20 tonnes de maïs, 12 t de soja et 9 t d’orge. « Même si elle valorise moins la matière grasse que le tourteau, la graine de soja entière reste moins chère. À 320 euros la tonne, je m’y retrouve financièrement par rapport à l’achat de tourteau, d’autant qu’en quelques années, j’ai atteint un TB moyen de 35 g/kg. »

L’éleveur, adhérent à Capgènes, étudie ses résultats techniques. Il avoue : « Le travail de sélection que j’ai mis en œuvre porte ses fruits. Je pense que l’utilisation de la graine de soja a accompagné la performance technique de mon troupeau. » La production de lait s’élève aujourd’hui à 775 kg par chèvre, avec un TP moyen de 30,5 g/kg. Camille Penet

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