Login

Jouer la carte du collectif pour tendre vers le bas-carbone

Plus de 400 participants étaient présents lors de la troisième édition de Carbon Connect organisée par Agoterra à AgroParisTech Paris Saclay à Palaiseau (Essonne).

Plus de 400 personnes ont participé à la troisième édition de Carbon Connect ce jeudi 16 mai 2024, une journée organisée par Agoterra à AgroParisTech Paris Saclay à Palaiseau (Essonne).

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La troisième édition de ce forum annuel, Carbon Connect, réunissant entreprises et agriculteurs « pour accélérer la transition vers une agriculture régénératrice des écosystèmes naturels » était placé sous le signe du collectif. « La transition agroécologique sera collective, ou ne se fera pas », a martelé Mathieu Toulemonde, fondateur d’Agoterra (ex-TerraTerre) qui accompagne les entreprises dans leur démarche de réduction de leur empreinte carbone. Pour cela, Agoterra finance des projets agricoles à bas carbone certifiés, auprès de plus de 3 000 agriculteurs engagés en France et en Europe.

Rémunérer les agriculteurs

« Le collectif, c’est d’abord assumer ses propres responsabilités en tant qu’entreprise et donc réduire ses propres émissions, avant d’embarquer ensuite toute sa chaîne de valeur », a appuyé Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture et chief impact officer chez Sweep. Preuve en est avec la filière de la bière qui, de l’agriculteur au consommateur final en passant par la coopérative Vivescia, la malterie Malteurop, la brasserie Heineken et les distributeurs, s’engage à réduire ses émissions de carbone de 30 % d’ici à 2030.

« D’ici à 2026, 1 000 agriculteurs seront engagés dans notre programme Transitions sur l’ensemble de l’exploitation, et non plus uniquement sur une filière, a ajouté Armand Gandon, du Groupe Vivescia. Notre but est de répondre aux besoins de nos clients industriels concernant le carbone, la qualité de l’eau et de l’air, la biodiversité et le sol, mais également de répondre aux besoins des agriculteurs pour s’adapter au changement climatique notamment. Et pour ce faire, le soutien financier aux agriculteurs doit être au-delà du coût des changements de pratique. Il faut aussi rémunérer les producteurs. » Les primes varient de 100 à 150 €/ha.

Démarche volontaire

Sur l’exploitation de Nathalie Tomowiak et de son conjoint, dans la Vienne, la valorisation du carbone ne se fait pas à travers une filière mais par une collaboration avec Soil Capital depuis la récolte de 2021. Installé depuis 2017 sur 260 hectares de grandes cultures, le couple a toujours été motivé pour « travailler avec un sol vivant et réduire notre impact sur l’environnement tout en sécurisant notre revenu ».

« Nous ne sommes pas les meilleurs dans la transition vers le bas carbone, reconnaît Nathalie Tomowiak. Mais on fait ce qu’on peut pour réduire le travail du sol et diminuer les apports d’azote minéral. Nous introduisons des légumineuses en interculture et parfois en culture principale. Notre principal levier reste l’apport de compost et de fumier issus de notre deuxième exploitation en polyculture-élevage dans les Deux-Sèvres. »

Pour l’agricultrice, s’engager avec Soil Capital est peu contraignant car les données transmises « avaient déjà été enregistrées pour répondre à la réglementation. Notre démarche est volontaire et le paiement des certificats carbone représente la cerise sur le gâteau. Cela représente finalement peu, 24 €/ha, face aux frais d’épandage de compost ou de mise en place de couverts. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement