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Initiative Elles suivent une formation 100 % féminine au bûcheronnage

Sur le terrain, au début de février 2023, les participantes écoutent les instructions avant le démarrage des machines.

Huit femmes de la Dordogne, agricultrices ou salariées, ont suivi une formation 100 % féminine au bûcheronnage. Elles ont pu poser des questions qu’elles ne formulent pas pendant les formations mixtes.

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Le service de la prévention de la Mutualité sociale agricole de Dordogne-Lot-et-Garonne a organisé une formation « tronçonneuse » qui a la particularité d’être réservée à des femmes. Huit d’entre elles y ont participé. La première journée a eu lieu en atelier en octobre 2022 et la seconde, en milieu naturel sur une exploitation, au début de février 2023. Le but était de sensibiliser les participantes aux risques encourus mais aussi de présenter les techniques d’abattage et de façonnage.

Une demande de terrain

« En faisant des visites de terrain, notre service a été interpellé par une cheffe d’exploitation qui a exprimé cette demande. Elle ne voulait plus dépendre d’un frère, d’un conjoint pour utiliser une tronçonneuse et réaliser des travaux à façon », explique Christine Dubon-Cazabat, conseillère en prévention des risques professionnels de la MSA.

© Christine Dubon-Cazabat - En répondant à une demande du terrain, le service de la prévention de la MSA Dordogne-Lot-et-Garonne a monté une formation non-mixte au bûcheronnage.

Elle prend contact avec le collectif d’agricultrices de l’association Agrobio Périgord. De fil en aiguille, ce projet de première formation 100 % féminine est validé. « Avec le formateur, nous avons construit les deux journées au plus près des demandes des participantes. Elles étaient variées : par exemple, dégager des bâtiments après une tempête, réaliser des piquets en autonomie, couper du bois de chauffage. Dès le départ, nous les avons considérées comme des cheffes d’exploitation.

Nous nous sommes rendu compte que les besoins n’étaient pas les mêmes que pour des formations mixtes. Par exemple, la première journée a été consacrée aux équipements de protection. On leur a remis des jambières, c’est plus facile pour gérer les différences de taille. Nous avons abordé les bonnes postures pour une prise en main de la machine sans fatigue, l’entretien, les techniques d’abattage en sécurité. Nous avons réalisé du sur-mesure », poursuit Christine Dubon Cazabat.

« Plus jeune, je n’avais pas le droit de toucher à une tronçonneuse. C’était une affaire d’hommes. »

Parmi elles, Martine Haumond, cotisante solidaire de Marcillac-Saint-Quentin, venue avec sa fille Marie-Aude, jeune agricultrice installée en maraîchage. « Nous avons appris beaucoup de choses, la manutention, la sécurité, à réaliser un mélange, explique-t-elle. Nous avons pu poser toutes les questions que nous souhaitions au formateur, sans le moindre jugement. Il s’est mis à notre portée. Aujourd’hui, je ne fais pas encore les travaux les plus dangereux, notamment l’abattage. Mais pour le façonnage, je n’ai plus aucune appréhension. J’ai pris confiance en moi et j’ai gagné en autonomie. Plus jeune, je n’avais pas le droit de toucher à une tronçonneuse. C’était une affaire d’hommes. »

© Christine Dubon-Cazabat - Une participante à la formation 100 % féminine au bûcheronnage s'entraine à réaliser une belle entaille de direction.

« Elles ont des demandes spécifiques »

Les participantes jugent cette initiative 100 % positive. Cette formation pourrait être reconduite sous une autre forme « Nous allons travailler avec le groupe d’agricultrices d’Agrobio Périgord pour refaire un groupe 100 % féminin. Elles ont des demandes spécifiques auxquelles nous allons tenter de répondre à l’avenir, notamment sur le positionnement d’être une femme à la tête d’une exploitation », précise Christine Dubon Cazabon.

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