« Nous utilisons une dameuse pour les ap « Nous utilisons une dameuse pour les apports d’engrais »
Dans les conditions difficiles, l’entreprise de travaux agricoles Thuriaud utilise une machine chenillée pour une meilleure portance.
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C’est bien loin des pistes de ski qu’une dameuse a trouvé une seconde jeunesse. Depuis près de quinze ans, elle est utilisée par l’ETA Thuriaud, basée à Nivillac dans le Morbihan, pour réaliser l’apport d’engrais solide. L’entreprise, gérée par Michel Thuriaud et son frère Daniel, a investi dans cette machine en 2003. « Nous avons toujours cherché à répondre à une demande du secteur. En effet, les terres sont complexes, avec parfois plusieurs dizaines de centimètres d’argile qui rendent les sols imperméables. Les premiers apports en sortie d’hiver sont souvent délicats à réaliser sans matraquer les champs, nous raconte Maxime Thuriaud, le fils de Daniel et, salarié de l’entreprise. Nous avons commencé en 1996 avec un Gator (SSV John Deere) acheté neuf. Il était équipé d’un petit distributeur. Nous l’avons jumelé, puis chenillé pour augmenter la portance de la machine. »
Moins de 100 g par cm2
L’entreprise a ensuite investi dans une dameuse d’occasion. « Nous l’avons acquise déjà modifiée et équipée du distributeur », précise Maxime. Forte de ses 110 ch, elle pèse moins de 1,5 t et un peu plus de 2 t avec le distributeur chargé. À la surface des chenilles, la pression exercée au sol est inférieure à 100 g par cm2. La dameuse intervient dans des parcelles hydromorphes et réalise ainsi l’apport au meilleur moment. « En moyenne, nous travaillons presque 1 000 ha par an avec cette machine, mais les années les plus compliquées, nous en faisons le double. »
Pour une bonne répartition de l’engrais, l’ETA a installé une barre de guidage sur la dameuse. Elle indique au chauffeur les zones épandues. « C’est presque impossible de s’en passer, car il n’y a pas de repère dans la végétation. »
Des chenilles « maison »
Cette PistenBully (marque des dameuses proposées par l’allemand Kässbohrer) a subi plusieurs modifications avant de rejoindre les champs bretons. La lame frontale retirée, des modifications autour du moteur et des réservoirs ont été apportées pour dégager de la place et positionner le distributeur à engrais. Des chenilles en caoutchouc fabriquées par l’entreprise ont remplacé celles en métal. « Ce sont des tapis de carrières sur lesquels on a vissé des fers plats », explique Maxime. À l’arrière, la PistenBully est équipée d’un distributeur à engrais centrifuge Bogballe de 750 l. « C’est un faible volume qui nécessite un ravitaillement régulier mais le principe est de rester léger, même à pleine charge. » Le distributeur est pourvu d’un DPA (débit proportionnel à l’avancement) grâce à une roue en contact avec l’une des deux chenilles.
La dameuse est surtout utilisée pour le blé, le ray-grass ou le colza, et ne sert que deux à trois mois dans l’année. Pour aller d’un chantier à l’autre, elle ne peut pas emprunter les routes. L’ETA a recours à un 4x4 doté d’une remorque porte-voiture. Ainsi, le véhicule se déplace rapidement sur les grands axes routiers.
Petit bémol, l’entretien est exigeant et onéreux. En effet, la dameuse est nettoyée et graissée presque tous les jours pendant la campagne d’utilisation. En outre, les pièces sont chères. La machine fonctionne avec une transmission hydrostatique et les pompes hydrauliques sont onéreuses. L’ETA a donc investi dans une seconde dameuse d’occasion, identique à la première, qui constitue une banque de pièces détachées pour la maintenance.
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