Login

« La demande de bioéthanol européen ne décolle pas comme elle devrait »

Bioéthanol France dénonce, avec le secteur du biodiesel, « des importation de biocarburants produits en Chine à partir d’huiles usagées frauduleuses », qui créent des effets d'éviction sur les biocarburants européen.

Plusieurs éléments affectent le marché européen du bioéthanol, selon Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France. Le marché français est toujours porté par la progression de la consommation d’essence.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La demande pour le bioéthanol européen ne décolle pas comme elle devrait », estime Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France (anciennement SNPAA : Syndicat national des producteurs d’alcool agricole). Elle est affectée par plusieurs éléments. D’abord, la concurrence du Pakistan sur les alcools traditionnels. « Ce pays a augmenté très fortement ses exportations d’alcool vers l’Union européenne. Des actions ont lieu au niveau européen pour que les droits de douane nuls ne leur soient plus accordés. »

Effets d’éviction

Sur le marché de l’alcool carburant, « il y a aussi des perturbations dues à des importations de biocarburants produits en Chine à partir d’huiles usagées frauduleuses », déclare-t-il. Certains pays, comme en Allemagne, « privilégient ces volumes qui leur permettent d’atteindre leurs objectifs plus rapidement ».

Contrairement à la France, l’Allemagne a des objectifs de réduction de gaz à effet de serre communs pour l’essence et le gasoil. « Nous nous associons à la profession du biodiesel, qui a dénoncé ces fraudes, car nous en subissons aussi les conséquences. Cela a tendance à créer des effets d’éviction pour le bioéthanol européen », explique Sylvain Demoures.

Le secrétaire général de Bioéthanol France indique que d’autres mécanismes existent en Allemagne, dans le secteur pétrolier et gazier, qui limitent la demande en biocarburants. « À cela s’ajoute le Brexit. Les Britanniques ont beaucoup plus ouvert leur marché au bioéthanol des États-Unis. »

Sylvain Demoures est secrétaire général de Bioéthanol France (anciennement SNPAA : Syndicat national des producteurs d’alcool agricole). (©  Bioéthanol France)

Demande dynamique en France

Malgré tout, les importations ont eu tendance à se tasser l’année dernière, notamment depuis le Pakistan. « Et le marché de l’essence en France continue sa progression au détriment du gazole, à hauteur de près de 6 % en glissement annuel. C’est un peu au-dessus de ce que l’on attendait. »

77 % des véhicules légers immatriculés en juillet 2024 ont des moteurs essence. Cette hausse est portée par les moteurs hybrides. « Cette tenue du marché de l’essence en France est bénéfique pour le marché du bioéthanol et ce parc offre un potentiel pour les boîtiers de conversion au superéthanol-E85 », conclut Sylvain Demoures.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement