Tirer profit de la « biodiversité domestique animale »
Le maintien d’une forte diversité génétique des animaux d’élevage doit permettre de répondre aux attentes de la société et à l’évolution du climat.
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« Plutôt que de parler de génétique, nous préférons le terme de biodiversité domestique animale. C’est un élément très important de résilience et de souveraineté », souligne Thomas Pavie, délégué pour la filière génétique animale chez FranceAgriMer (1).
Bien-être animal, impact sur l’environnement, résistance au changement climatique… « Afin de s’adapter et d’évoluer, on peut utiliser la biodiversité existante. Pour cela, il faut s’atteler à la conserver », appuie Michel Sourdioux, directeur du Syndicat des sélectionneurs avicoles et aquacoles français (Sysaaf).
Interactions avec le milieu
D’après le spécialiste, environ 150 races avicoles sont exploitées pour la production en France, « auxquelles il faut ajouter une centaine de races locales ». « On a 50 races bovines, 58 races ovines, 14 races caprines, et 40 races et hybrides de porcins », complète Thomas Pavie. Un véritable vivier génétique dont il faut tirer profit.
De nouvelles méthodes émergent afin de mieux gérer cette biodiversité. « Pour la recherche, la génomique c’est déjà presque du passé, constate Michel Soudioux. Aujourd’hui, on s’intéresse davantage à comprendre les interactions entre le génome et l’épigénome ». Autrement dit, il s’agit d’identifier les facteurs pouvant moduler l’expression des gènes. C’est l’objet du programme européen Geronimo, dont les travaux débutés en 2021 s’achèveront en 2026.
Exploiter la biodiversité génétique passe aussi par la recherche de nouveaux croisements. « Le programme européen Ppilow étudie la possibilité d’obtenir des poulets mixtes qui feraient à la fois des œufs et de la viande en filière bio », illustre Michel Sourdioux. De quoi s’affranchir du sexage des œufs et de la difficile recherche de débouchés pour le « mauvais sexe ».
(1) Lors d’une conférence organisée le 28 février par FranceAgriMer au Salon de l’agriculture
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