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Soigner l’implantation des haies

Le conseil de plantation se fait avant l’été pour établir le calendrier des travaux et commander les plants en pépinière et être certain de les avoir à temps.

Pour qu’un projet de plantation de haies soit réussi, il faut établir le calendrier de travaux en amont.

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Une haie étant multifonctionnelle, elle contribue à beaucoup d’attentes des agriculteurs : le bien-être animal, la production de bois de chauffage, la limitation du ruissellement… Elle peut aussi préserver la biodiversité et notamment les auxiliaires de cultures (lire l'encadré). « À nous de croiser tous les objectifs souhaités par les agriculteurs avec toutes les contraintes de terrain », souligne Emmanuel Montailler, consultant en bois et bocage à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Il faut en priorité choisir les essences adaptées au terrain. S’il existe des listes départementales, il y a toujours des conditions très locales à prendre en compte, comme le relief (plateau, fond de vallée…). Le schéma de plantation s’inspire souvent des arbres qui poussent à proximité mais il peut aussi y avoir un examen plus poussé des conditions de sol. Ces dernières années, il faut aussi prendre en compte le changement climatique. « Le chêne pédonculé, très présent dans nos bocages, gardera sa place dans les fonds de vallée humides, mais supportant moins les déficits hydriques, on le substituera ailleurs par le sessile. Parfois des essences rencontrées plus au sud, comme le chêne pubescent, sont aussi introduites », ajoute Emmanuel Montailler.

L’ossature de la haie, c’est-à-dire les formes d’arbres associées, est importante. L’idéal est d’avoir recours aux trois formes : buissonnants, tel que troène, cornouiller, fusain, prunellier, etc. ; taillis comme le charme, l’érable champêtre ou le poirier sauvage… ; hauts jets (chêne, merisier…). Il y aura malgré tout des cas particuliers avec, par exemple, des contraintes sous un réseau électrique (haies basses avec des arbustes buissonnants) ou pour la production de bois de chauffage (davantage d’arbres conduits en taillis).

Travail du sol et paillage

Pour un projet de plantation réussi, il ne faut pas se focaliser sur la plantation (de la fin de novembre au début de mars) mais penser travail du sol dès septembre sur un terrain encore ressuyé. « Pour les arbres, l’opération la plus intéressante reste, lorsque c’est possible, un sous-solage ou un décompactage, de manière que le plant puisse vite s’enraciner profondément afin de mieux résister au vent, à la sécheresse… », souligne la chambre d’agriculture. Ensuite, il faudra labourer et affiner avec un passage de rotavator pour un paillage avec une toile de fibre végétale, installée dans la foulée. En revanche, pour de la paille ou des copeaux de bois, mis en place après la plantation, un travail du sol grossier suffira de sorte que le terrain puisse se ressuyer. De plus, deux niveaux de protection pourront être déployés. Le premier vis-à-vis du gibier et le second des animaux d’élevage.

Les plants seront en moyenne mis tous les mètres sur une ligne. Sur plus d'un rang, ils seront plus espacés et en quinconce. Les arbustes buissonnants peuvent être un peu plus rapprochés et les taillis plus espacés. Enfin dans les secteurs à enjeux eaux, il sera préconisé de planter la haie sur un talus, plus ou moins important selon la pente et l’importance du ruissellement.

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