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Le pacte en faveur de la haie fait réagir

Le plan haies doit préserver les haies existantes estiment certaines associations environnementalistes, ainsi que la Confédération paysanne.

Syndicat agricole et associations environnementalistes ont réagi à l’annonce du pacte en faveur des haies, émettant quelques réserves et préconisations.

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Dévoilé le 29 septembre 2023 par le ministre de l’Agriculture, le plan haies ambitionne d’atteindre un gain net du linéaire de haies de 50 000 km d’ici à 2030. Pour y parvenir, le gouvernement débloquera dès 2024 un budget annuel de 110 millions d’euros.

Stopper l’arrachage des haies

« Difficile de juger », estime la Confédération paysanne à l’issue de la présentation de Marc Fesneau. Le syndicat attend de connaître le contenu des 25 actions concrètes de mise en œuvre du Pacte, promises pour le mois de novembre par le ministère.

Toutefois, la Confédération paysanne rappelle l’importance de stopper l’arrachage des haies. « Plus une haie est ancienne, plus elle est efficace », rappelle le syndicat en énumérant toutes les aménités positives : effet brise-vent, rétention d’eau dans les sols, ombrage, apport de matière organique, etc.

« Ce pacte ne doit pas être un énième plan de communication gouvernemental, conclut le syndicat. Mais bien valoriser sincèrement les haies, les arbres et l’agroforesterie dans nos campagnes. »

Pas d’assouplissement des procédures

Les associations environnementalistes (WWF, LPO, Humanité et Biodiversité, et FNE) insistent également sur la nécessaire protection et valorisation des haies existantes. « Nos organisations s’opposent ainsi à tout assouplissement de la réglementation qui viserait à réduire la période d’interdiction de taille des haies en période de reproduction de la faune sauvage ou à simplifier les procédures d’autorisation d’arrachage », écrivent-elles dans un communiqué commun diffusé le 29 septembre.

Ces associations soulignent aussi l’importance du label haie pour une production durable de biomasse et éviter ainsi toute « surexploitation ».

Production durable et rémunératrice

Une idée partagée par la fédération nationale Afac-agroforesteries qui regroupe 235 organismes qui agissent pour le développement de l’arbre et de la haie. La fédération demande, dans un communiqué du 29 septembre, que le pacte s’appuie sur le principe de labellisation certifiée pour garantir un bon état écologique des haies. Une condition sine qua non pour « produire de la biomasse renouvelable en quantité », « fixer un maximum de carbone », « réguler le climat et le cycle de l’eau », et « accueillir la biodiversité », selon elle.

Cette dernière insiste également sur la juste rémunération des producteurs aux travers de nouveaux débouchés. « Nous comptons sur le gouvernement pour donner tous les moyens aux agriculteurs pour qu’ils retrouvent tous les bénéfices de leurs haies », écrit-elle.

Une simplification attendue

Une valorisation économique « déterminante pour encourager la plantation », souligne de son côté le réseau des Chambres d’agriculture, dans un communiqué du 2 octobre 2023. Ces dernières plaident pour le développement et l’évolution de nouveaux labels de gestion durable des aides.

Le réseau des chambres d’agriculture se félicite également de la volonté de simplification de la réglementation et de la création d’un guichet unique qui centralise et sécurise les demandes de déplacements ou d’arrachages de haies. « Le respect de règles similaires par les collectivités comme par les particuliers est un signe attendu par le monde agricole qui ne comprendrait pas que les contraintes reposent uniquement sur lui », conclut Chambres d’agriculture de France.

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