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Biodiversité "Je favorise la vie sauvage sur l'exploitation"

Mare au premier plan, nichoir à mésanges, abris à chauves-souris à l'arrière plan : dans son verger, Sébastien Blache multiplie les infrastructure d’accueil pour la biodiversité.

Sur leur exploitation de polyculture-élevage en autonomie alimentaire, Sébastien Blache et Elsa Gärtner mettent en place de nombreuses actions en faveur de la biodiversité.

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Sébastien Blache et sa compagne Elsa Gärtner sont producteurs en agriculture biologique à Montélier dans la Drome, près de Valence. Sébastien Blache, naturaliste et ornithologue avant de devenir paysan, a pour objectif de favoriser la vie sauvage sur son exploitation. Son but n'est pas uniquement d'attirer au maximum les auxiliaires des cultures : il souhaite recréer un équilibre global créé au sein de l'écosystème de la ferme, et ainsi faire en sorte de limiter les populations de ravageurs. Pour cela, le maître mot est la diversité.

Parcelles de 1 ha

L'assolement du Gaec du Grand Laval, qui s'étendait sur 27 ha jusqu'à un très récent agrandissement (1), est varié : y sont produits des céréales et oléoprotéagineux (blé, tournesol,...), des légumes secs (lentilles, haricots, pois chiche...), des fourrages (prairies multi-espèces, luzerne, méteils,...) et des fruits (3 ha de pommes, poires, pêches, figues...). Ils produisent ainsi l'alimentation nécessaire à leurs moutons (95 mères) et leurs 180 poules pondeuses. Pour atteindre une telle diversité sur une surface limitée, "de grandes parcelles ont été découpées pour obtenir des unités de moins de 1 ha ", indique l'agriculteur. De nombreuses haies, hétérogènes dans leur composition mais toujours avec des espèces locales, ont été implantées à cette occasion, en délimitation de ces zones. "Une des grandes règles d'écologie, c'est la connectivité, précise Sébastien Blache. Il faut des zones de circulation entre les parcelles. Chez nous, cela passe beaucoup par les arbres."

"Zones de partage"

"Je suis convaincu que la polyculture-élevage en autonomie alimentaire est le système le plus efficace pour recréer de la biodiversité en milieu agricole", déclare Sébastien Blache. Au-delà de la diversité des cultures produites pour leur ration, les brebis valorisent en effet d'autres zones bénéfiques à la faune et la flore. Une bande de luzerne est par exemple laissée sur pied lors de la fauche de la parcelle ; plus tard, elle est pâturée par le troupeau. Celui-ci valorise également les strates inférieures des haies, les vergers (en plusieurs fois), les bords de chemin, les cultures dérobées (millet, avoine), ou encore des céréales au début du tallage (pratique du déprimage). Étant valorisés économiquement, ces espaces "ne sont pas des espaces dédiés à la biodiversité comme en réserve naturelle, mais des zones de partage", précise l'agriculteur. Mares, tas de bois, pierriers, nichoirs à mésange, abris à chauve-souris, perchoirs... De multiples autres infrastructures ont été mises en place au fil des années pour offrir un habitat aux espèces.

Les produits de la ferme (œufs et viande, mais aussi farines, huiles, légumes secs,...) sont exclusivement vendus en direct, sur la ferme ou via des marchés et magasins de producteurs. Avec un chiffre d'affaires de 145 000 € en 2021 et un faible niveau de charges (65 000 € dont 13 000 € d'intrants), les deux producteurs se versent chacun 1300 €/mois.

(1) L'exploitation est très récemment passée à 50 ha, dans l'objectif d'être plus à l'aise concernant l'alimentation des animaux.

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