La Fop défend le biocarburant issu de colza
La fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) a réagi le 13 octobre 2025 à plusieurs rapports, dont celui commandité par Transport et Environnement qui affirme que la production de biocarburant est plus polluante que les carburants fossiles.
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La production des cultures destinées aux biocarburants « émet 16 % de CO2 en plus par rapport aux carburants fossiles qu’ils sont censés remplacer ». C’est la conclusion d’un rapport établi par Cerulogy à la fin de 2024 (en anglais) pour le compte de l’organisation Transport et Environnement. Cette dernière l’a partagée le 9 octobre 2025. D’autres publications récentes ont abordé ce sujet, comme l’étude publiée le 10 juillet par la Direction générale des entreprises (DGE) rattachée au ministère de l’Économie.
En réaction, la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) a dénoncé le 13 octobre « des amalgames dangereux ». Elle assure, dans un communiqué, que les biocarburants issus du colza français sont « tracés, audités et covalorisés ». Et qu’ils représentent « une solution concrète pour la décarbonation des transports, la souveraineté énergétique, alimentaire et le revenu de plus de 100 000 agriculteurs ».
Des différences selon les pays
« Ces analyses généralisent les impacts mondiaux sans distinguer les filières européennes, notamment françaises, tracées, auditées et durables, ajoute la Fop. Elles ignorent les cobénéfices agricoles et protéiniques des filières françaises, et contribuent à une confusion préjudiciable pour la transition énergétique. Assimiler ces productions locales à des biocarburants importés issus de déforestation est factuellement faux et politiquement dangereux. »
La Fop souligne notamment que produire de l’huile de colza pour les biocarburants signifie produire du tourteau pour l’alimentation animale : « 1 tonne de biodiesel de colza permet la coproduction de 1,3 tonne de tourteaux. […] Ainsi, grâce aux biocarburants, plus de 50 % des besoins en protéines des élevages français sont couverts en France, contre 30 % en moyenne dans l’Union européenne », argumente-t-elle.
Prix du colza impacté
Comme elle l’a déjà signalé, la Fop rappelle dans son communiqué que « depuis 2017, les importations frauduleuses de biocarburants asiatiques prétendument issus d’huiles usagées ont été multipliées par 7, atteignant 3 millions de tonnes en 2023, soit près de 20 % de la consommation européenne ». Le syndicat estime qu’une part « significative » de ces volumes est en réalité issue d’huile de palme vierge. Selon lui, cette fraude impacte « directement » le prix de la graine de colza, de l’ordre de 150 €/ha.
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