Une première année timide pour le biofioul de colza
Composé à 30 % d’un dérivé d’huile de colza, le biofioul F30 peine à trouver sa place pour le chauffage des ménages dans sa première année de commercialisation.
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Lancée il y a un an, l’offre de biofioul composée à 30 % d’ester méthylique d’acide gras issu du colza, le F30, fait une entrée timide sur le marché du chauffage domestique. Selon la FF3C (Fédération française des combustibles, carburants et chauffage), 5 000 m³ de F30 ont été commercialisés, sur un marché de 5 millions de mètres cubes. Cela représente la production d’huile de 1 500 à 3 000 hectares de colza selon le syndicat.
Adapter le parc des chaudières
« Les ventes sont asses modestes, c’est un démarrage », commente Eric Layly, président du syndicat FF3C, lors d’un point avec la presse le 19 octobre 2023. Pour l’heure, difficile pour la FF3C de donner des perspectives sur ce débouché. Les volumes futurs dépendront du développement de deux marchés :
- Les nouvelles chaudières, qui doivent obligatoirement être alimentées par du F30 depuis le 1er juillet 2022. L’installation ou le renouvellement de 10 000 chaudières, ce qui correspond environ à ce qui est constaté en France en un an, représente une consommation de 15 000 m³ ;
- Les adaptations du parc existant. Le syndicat travaille particulièrement sur ce deuxième point.
Différentiel de prix de 15 %
Pour transformer une chaudière à fioul en chaudière à biofioul, il est nécessaire de changer le brûleur et de faire une modification sur la ligne d’injection. « C’est un investissement relativement faible, moins de 1 000 €, souligne Eric Layly. Encore faut-il que le biofioul ne soit pas plus cher que le fioul domestique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »
Le différentiel de prix est de l’ordre de 15 %, soit environ 20 centimes par litre. La FF3C « mène une action auprès des pouvoirs publics pour trouver une incitation fiscale ou parafiscale » qui pourrait diminuer cet écart de prix, explique Eric Layly.
L’objectif est de commercialiser du F55 d’ici à 2025-2026 (55 % de carburant issu du colza), puis du F100 (100 % de carburant issu du colza) après 2030.
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