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« Je gagne du temps avec mes bovins allaitants grâce à l’éthologie »

Dans le parc des jeunes sevrés, Stéphanie Ravenau a installé une guirlande sensorielle et a disposé différents objets.

En enrichissant l’environnement d’élevage, Stéphanie Raveneau a réduit le stress pour elle et ses aubracs.

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Stéphanie Raveneau est éleveuse de 85 aubracs en agriculture biologique sur 125 hectares aux Authieux-sur-Calonne (Calvados). Incitée par un apprenti, elle s’est intéressée à l’éthologie. Elle met progressivement en pratique les enseignements de cette discipline qui étudie les comportements animaux.

Installée en 2005 sur une exploitation à vocation équine, Stéphanie Raveneau a remplacé le troupeau normand par des aubracs. L’élevage bovin aujourd’hui inscrit est devenu son activité principale après une réduction progressive du nombre de chevaux.

Accompagnement nécessaire

« Lorsque j’étais en formation, l’éthologie me laissait plutôt sceptique », confie-t-elle. Mais mon neveu en apprentissage sur l’exploitation en 2020 s’est intéressé au sujet et je l’ai accompagné. » Elle lit ainsi « Le Petit Guide illustré du bien-être du bovin » (1) de Pauline Garcia, comportementaliste animalier et éleveuse de salers et d'aubracs dans le Cantal. Pour aller au-delà d’une mise en application « scolaire », l’autrice est sollicitée pour un coaching. Précédé d’un questionnaire sur l’exploitation, celui-ci s’est déroulé en avril 2021 pendant environ une heure en visioconférence.

Les premiers enrichissements du milieu suivent à la fin de 2021 lors du retour des animaux en bâtiment. « J’ai récupéré différents objets », explique Stéphanie. Sur la guirlande sensorielle, elle introduit progressivement un hochet des enfants, un triangle qu’elle a fabriqué en tuyau d’arrosage et un ballon issu des accessoires pour les chevaux.

Animaux plus calmes

« Je les ai placés dans les parcs à veaux dès la naissance, ajoute l’éleveuse. Ils ont tout de suite gagné en calme. Au contact de différentes couleurs et textures, les jeunes développent leur capacité d’adaptation. » Elle tend également à satisfaire leur curiosité pour pallier leur ennui en bâtiment.  Les objets métalliques, tranchants ou trop petits sont seulement proscrits pour éviter tout risque d’ingestion et de blessure.  Ces objets ont suivi au pâturage qui est en système tournant dynamique.

« Mes animaux sont beaucoup plus apaisés aujourd’hui », note Stéphanie. Le dernier sevrage à la mi-août en est la preuve : « Ils ont émis très peu de beuglement le jour même. Trois jours après, la vingtaine de jeunes bovins mangeait dans le calme. Cela implique une moindre perte de poids au sevrage, donc une meilleure performance. »

Elle souligne toutefois avoir aussi travaillé sur la génétique du troupeau et s’être arrêtée à cette étape. A l'avenir, l'éleveuse envisage d'ajouter des brosses, car « la seule à disposition actuellement peut être monopolisée par les animaux dominants ».

(1) Aux Éditions France Agricole.

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