Assurer le bien-être des vaches laitières par fortes chaleurs
Lorsque les températures grimpent, il convient de prêter attention aux signes de stress thermique chez les vaches laitières. Des ajustements dans le bâtiment et les prairies sont possibles.
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« En matière de bien-être animal, l’essentiel c’est de partir de la vache, assure Emilie Gregorio, chargée de mission en bien-être animal chez Bankiva, bureau spécialisé en éthologie. Leur zone de confort s’étend de –5 à 20°C. Au-dessus de 25°C, une vache laitière peut subir un stress thermique. » Le premier réflexe est de vérifier le système d’abreuvement. « Le lait, c’est avant tout de l’eau », martèle la spécialiste. En cas de fortes chaleurs, le linéaire d’abreuvoirs doit être de 10 cm par vache, ou d’un bol pour 10 vaches.
« Bien souvent, ces recommandations ne sont pas respectées, car les bâtiments ne sont plus adaptés au nombre de vaches. » Autre point clé, le débit : il doit être suffisant pour que la vache n’aspire pas d’air et cesse alors de boire. La localisation des abreuvoirs peut parfois pécher en provoquant des bouchons. Les recommandations indiquent ainsi de laisser 3,60 mètres autour de l’abreuvoir pour la circulation. Enfin, ces dames sont sensibles à l'hygiène de l’eau, d’où l’importance d’avoir des abreuvoirs propres.
Pas de douches sans ventilation
La ventilation n’est pas non plus à prendre à la légère. « Il faut oublier le bâtiment fermé et ouvrir de tous les côtés », commente Emilie Gregorio. Un système de brumisateurs ou de douches se pense de pair avec la ventilation. Sans cette dernière, « l’eau sature l’air ambiant, et les vaches baignent dans une atmosphère humide qui les empêche d’évapotranspirer. C’est contreproductif. » Là encore, la position des douches ou brumisateurs importe : mieux vaut les répartir dans le bâtiment. Il convient d’éviter les attroupements, qui génèrent encore plus de chaleur. Ils peuvent même provoquer des boiteries et des problèmes sanitaires en forçant l'animal à rester statique.
Sur le plan économique, « les douches et les brumisateurs peuvent être faits maison à moindre coût, rapporte Emilie Gregorio. À titre d’exemple, il faut compter environ 3 000 € pour un ventilateur de type cyclone. »
Laisser le choix de l'endroit
Par ailleurs, la spécialiste en bien-être animal estime important de laisser un accès jour et nuit aux parcelles attenantes. « Cela permet à chaque vache d’avoir le choix. Le bien-être est avant tout individuel. Les éleveurs observent invariablement que les vaches sont au bâtiment le jour et dehors la nuit. »
Au pâturage, des solutions existent aussi. Maximiser le bien-être des vaches passe par la mise à disposition d’arbres et de haies. Là aussi, la même logique prévaut : un seul gros arbre provoque un attroupement et des déjections, autant d’ingrédients pour favoriser les mammites. Il est donc recommandé de multiplier les arbres et les haies. « En somme, le bon sens doit primer : observer ses vaches, éviter les anthropomorphismes, mettre à disposition assez d’eau, éviter les attroupements… Autant de réflexes qui mis bout à bout font la différence pour les vaches », conclut Emilie Gregorio.
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