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Élevage Le mur du silo ciblé par un tag antiviande

Étienne Fourmont, éleveur sarthois, a vu un tag antispéciste apparaître sur le mur de son silo de maïs dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Il a choisi de médiatiser sa mésaventure.

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Le samedi 4 janvier 2020 au matin, Étienne Fourmont, éleveur à Viré-en-Champagne (Sarthe), voit une inscription sur le mur de son silo de maïs le long de la route : un énorme tag à la bombe rouge scandant « 2020 abolition ». Il comprend immédiatement de qui il s’agit : « des antispécistes radicalisés ». Abolition est un mot d’ordre souvent employé par les militants antiviande comme Boucherie abolition ou relayé par L214.

 

Étienne Fourmont avertit immédiatement les gendarmes qui ont fait les constatations sur place dans la journée du 5 janvier 2020. Les premiers éléments orientent vers le scénario d’une intrusion entre deux et trois heures dans la nuit du 31 décembre au premier janvier. Selon Étienne Fourmont, un éleveur de porcs voisin aurait reçu également de la visite cette nuit-là.

 

« C’est un acte illégal d’intrusion et de dégradation, estime-t-il. C’est effrayant. La maison familiale est à côté de la ferme. Je me dis que je peux tomber sur des individus comme ça si je sors la nuit pour un vêlage. Ma femme et mes deux enfants ne sont pas rassurés. J’envisage de porter plainte. »

« J’ai hésité à le publier »

Très actif sur les réseaux sociaux (@Agrikol), Étienne Fourmont ne craint pas la médiatisation. Il n’est pas vraiment surpris d’avoir été ciblé. « J’avais déjà été contacté par l’association DxE qui voulait tourner une vidéo sur mon exploitation. J’avais refusé. Ils étaient passés tout de même à la ferme sans toutefois donner de suite », raconte-t-il. Sans faire aucun lien avec DxE, il ressent ce tag comme une étape supplémentaire dans l’escalade des intrusions.

 

> À lire aussi : Je fais des vidéos pour expliquer mon métier. » (21/02/2019)

 

Le 6 janvier au matin, il diffuse sur Twitter la photo de son silo tagué. « J’ai hésité. Je savais que ce serait beaucoup repris. Mais je ne le regrette pas. J’ai reçu beaucoup de soutiens de la profession, des journalistes et des politiques. Je voulais montrer qu’il doit y avoir des limites à la bêtise », estime-t-il avant d’ajouter : « Cette aventure m’incite au contraire à montrer encore plus la réalité de mon métier. »

 

À lire aussi :« Comment répondre à ceux qui veulent abolir l’élevage. » (11/03/2019)

 

Intrusion illégale semaine dernière à la ferme! Je dépose plainte!
Cet acte illégal d'antispécistes radicalisés m'incite juste à continuer de montrer/expliquer mon formidable métier d'éleveur.
Perso je vais bien mais ma femme et mes petits garçons sont beaucoup moins rassurés pic.twitter.com/3jddN6qHJw

— Etienne Agri (@agrikol) January 6, 2020

Parmi les nombreuses réactions d’agriculteurs au tweet d’Etienne Fourmont lundi matin, on note celles de Thomas Graindorge, éleveur dans l’Orne : « C’est un acte de désœuvrés aux abois. Ils ne peuvent remporter la guerre d’opinion car les gens intelligents savent que c’est auprès des éleveurs qu’on en apprend plus sur l’élevage. » D’autres personnes ont réagi :

 

À l’avenir, Étienne Fourmont envisage l’installation de caméras de surveillance un peu à contrecœur : « Je ne voulais pas parce que je n’ai pas envie travailler dans de telles conditions. » Et puis l’achat d’un chien plus apte à la garde que son chien actuel : « un bouvier bernois, c’est gros mais c’est surtout très câlin. »

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