Saint Louis Sucre veut faire rimer rentabilité et durabilité
Après sa restructuration en 2020, Saint Louis Sucre affiche un résultat en croissance jugé nécessaire pour financer la transition vers une filière durable. L’entreprise annonce une rémunération moyenne à 50,3 euros la tonne de betterave entière à 16° pour la campagne de 2023.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Nos 3 750 producteurs en contrat annuel verront leur production rémunérée à 50,3 € la tonne de betterave entière à 16° pour la campagne de 2023, indique Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre. Cela équivaut à 54,08 € la tonne à 16° en forfait collet. » Après la fermeture de deux usines dans l’Hexagone en 2020, le groupe Südzucker propriétaire de Saint Louis Sucre affiche un résultat opérationnel en croissance dans un contexte porteur sur le marché du sucre.
Présentant la stratégie de l’entreprise à Étrépagny (Eure) le 25 juin 2024, Thomas Nuytten a souligné l’importance de cette rentabilité pour financer les aménagements nécessaires à la durabilité. Le directeur betteravier évoque : « 50 millions d’euros seront investis prochainement dans nos usines, dont une part dans la création d’une unité de méthanisation. » L’objectif est ainsi de réduire les consommations énergétiques puis d’engager une transition vers des énergies vertes.
Le pari de l’agriculture régénératrice
Avec 44 000 ha contractualisés en 2024, l’entreprise affirme vouloir sécuriser les prix et les surfaces. Face au changement climatique et aux contraintes croissantes, Thomas Nuytten ajoute que « l’enjeu est d’assurer la pérennité de la culture de la betterave dans les bassins existants ». Dans le cadre de sa stratégie RSE (responsabilité sociétale des entreprises) présentée en janvier, l’entreprise vise ainsi 30 % de planteurs certifiés Agriculture Régénératrice ou REG AG en 2030.
Dans cet objectif, les 80 hectares de réserve foncière de l’usine d’Étrépagny (Eure) sont cultivés avec des pratiques agroécologiques. « Depuis trois ans, nous produisons des références techniques (1) et accueillons sur le site les producteurs et jeunes en formation », explique Thomas Nuytten.
Par ailleurs, en 2023, 300 parcelles de producteurs volontaires ont fait l’objet d’une première évaluation de la couverture des sols par imagerie satellite. Incluant les betteraves et intercultures, une moyenne de 229 jours a été comptabilisée sur une année. En 2024, 60 agriculteurs sont engagés dans le programme d’accompagnement proposé par Saint Louis Sucre. Thomas Nuytten assure : « Nous compenserons d’éventuelles pertes de revenu liées à l’adoption de pratiques bas-carbone pour ces planteurs. »
(1) Disponibles sur https://www.labetteraveonycroit.fr
Pour accéder à l'ensembles nos offres :