Les prix mondiaux du sucre devraient rester au plus haut
Malgré un déficit de production qui se réduit, les cours mondiaux du sucre ont progressé sur les trois derniers mois selon l’Organisation internationale du sucre, qui anticipe une tendance « neutre ».
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« Au cours des trois derniers mois, depuis notre précédent rapport trimestriel sur les perspectives du marché, les prix moyens mensuels du sucre ont augmenté de 8,7 %. […] Comme prévu, le programme d’exportation du Brésil n’a pas n’a pas atténué la dynamique de hausse des prix au cours des derniers mois. [En parallèle], la participation des spéculateurs sur le marché du sucre, et des matières premières en général, est devenue plus neutre », indique l’Organisation internationale du sucre (Iso) dans son nouveau rapport publié le 14 novembre 2023.
Récolte brésilienne
Selon l’Iso, l’évolution du prix du sucre dépendra désormais des fondamentaux du marché, et notamment de la production brésilienne sur la campagne de 2023-2024. Pour rappel, celle-ci a un impact majeur sur les cours puisqu’elle représente 21 % de la production de sucre mondiale et couvre 42 % des exportations mondiales. C’est ce qu’a souligné Caroline Rayol, analyste en intelligence stratégique pour ADIT France et ancienne conseillère politique et aux Affaires étrangères pour la présidence de la République fédérative du Brésil, lors d’une conférence organisée à l’occasion de la parution de l’ouvrage « Géopolitique du sucre » (1) le 15 novembre.
Dans une moindre mesure, l’arrivée d’une nouvelle offre des producteurs de l’hémisphère Nord, « qui se concentrent davantage sur la satisfaction des besoins nationaux », pourrait également peser dans la balance.
L’Iso table ainsi sur une tendance de prix « neutre » dans les prochains mois. « La perspective d’une croissance plus forte de la consommation mondiale, et d’une canne à sucre en sursis dans la région du centre du Brésil, alors que la prochaine saison des pluies écourtera la récolte de 2023, constituent un facteur de hausse », analyse Caroline Rayol. Ce qui compense la nette amélioration du déficit de production anticipé pour 2023-2024, imaginé à 2,118 millions de tonnes en août, et désormais à 0,335 million de tonnes.
Hausse de la production
La réduction de cet écart entre la production et la consommation résulte d’une augmentation des prévisions de production supérieure à celle de la consommation : la première passant de 174,839 millions de tonnes en août à 179,887 en novembre, la seconde de 176,957 à 180,222 millions de tonnes.
La révision de la production est principalement soutenue par les prévisions de récolte brésilienne qui, pour le moment, progressent. Quant à la consommation, elle a été tirée « par des ajustements d’informations fournies par les États membres et des stocks de fin d’année plus faibles qu’attendus », explique l’Iso.
Le surplus se réduit sur 2022-2023
Sur la campagne de 2022-2023, l’Iso maintient une estimation de la production supérieure à la consommation, mais l’écart se réduit encore : après être passé de 0,852 à 0,493 entre mai et août, il est désormais évalué à 0,310 dans ce dernier rapport. Production et consommation ont respectivement été évaluées à 178,328 et 178,018 millions de tonnes contre 177,024 et 176,531 en août.
(1) Iris Éditions, 2023, coécrit par Sébastien Abis et Thierry Pouch.
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