Sucre Tereos tourne la page des quotas
Tereos enregistre sur la première partie de l’année des résultats équivalents à la période d’avant la fin des quotas. Fort de sa capacité à s’adapter durant la crise du Covid-19, le groupe sucrier déplore cependant un impact de la jaunisse sur les rendements plus important qu’anticipé.
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Le groupe sucrier Tereos affiche une croissance continue de ses résultats depuis le premier trimestre 2019, avec un excédent brut d’exploitation en hausse de 114 %, à 237 M€, et un endettement net en baisse de 253 M€ depuis septembre 2019.
Alexis Duval, le président du directoire, s’est félicité d’une « forte progression de nos résultats, à des niveaux que l’on n’avait pas connus depuis la fin des quotas ». Il précise toutefois que « la deuxième partie de campagne sera impactée par la jaunisse», et ce de façon plus importante qu’anticipée.
« Assainissement » du marché depuis la fin des quotas
Avant la suppression des quotas en sucriers en octobre 2017, les résultats du groupe se situaient entre 450 et 650 M€. « La fin des quotas a entraîné une dépréciation forte des prix en Europe, accentuée par la baisse des cours mondiaux, indique Alexis Duval. La marge a été divisée par deux au début 2019. ».
« On observe en 2020 une trajectoire ascendante, qui traduit l’assainissement du marché, poursuit-il. Trois ans après la rupture, nous sommes revenus à un niveau de marges en ligne avec ce que nous connaissions avant la fin des quotas. » Le groupe estime avoir « tourné la page » des quotas, et attribue la croissance de ses résultats à la diversification.
« La part de diversification s’est fortement renforcée ces dernières années, dans nos divisions “sucre international”, “exportation”, “amidon”, qui nous a permis de contrebalancer une partie de la dégradation des marges notamment lors de la période 2017-2018 et 2018-2019 pour nos activités sucrières françaises affectées par la libéralisation », explique Alexis Duval.
Résilience face au Covid-19
L’impact globaldu confinement au printemps 2020 a été limité sur les ventes de sucre, mais « masque des disparités entre les segments , ajoute-t-il. Nous sommes parvenus à nous repositionner rapidement sur d’autres catégories pour compenser les baisses de volumes sur les marchés affectés. »
Le déclenchement de la crise sanitaire a aussi entraîné un fort dynamisme du marché de l’alcool sur le segment pharmaceutique. « Cela s’est traduit par une croissance des ventes d’alcools dits surfins utilisés par la pharmacie à hauteur de 22 % sur le premier semestre. »
Le marché de l’éthanol a, lui, été en dent de scie. « Le premier confinement a provoqué un effondrement des volumes et des prix, avec une reprise rapide en juin au déconfinement, rapporte-t-il. Le second confinement a aussi entraîné une chute des cours, mais le ralentissement de la demande est moins prononcé. »
Tereos juge ainsi « avoir su tirer parti du retournement du marché ». Le sucre de bouche, vendu en supermarché, un marché historiquement en décroissance, a vu un retournement complet en mars avec des ventes en hausse de 50 % en mars par exemple, et une redescente du marché au moment du déconfinement. « Tereos est allé au-delà de la croissance du marché, Alexis Duval. La marque Beghin Say a fait + 76 % en mars. C’est grâce à la capacité d’augmentation de production dans nos ateliers de conditionnement. »
Tereos face à une autre crise sanitaire : la jaunisse des betteraves
« À partir du printemps, nous avons pris la décision exceptionnelle de constituer un stock de précaution pour parer à des difficultés de production. », indique Alexis Duval. Une décision qui, selon lui, « s’est avérée judicieuse », la situation sanitaire des betteraves s’étant révélée « plus dégradée que prévue. » Le groupe qui tablait sur une perte de rendement de -12 % a revu ses estimations à -23% .
« Il n’y aura cependant pas de problème d’approvisionnement, affirme le président du directoire. Le stock de précaution va limiter l’impact de la jaunisse sur nos comptes et substituer une partie de la baisse de production. » L’impact net de la jaunisse est estimé à 40 M€, « dont 20 M€ sur cet exercice fiscal, et 20 M€ sur le suivant », complète-t-il.
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