Comment adapter sa bergerie à la chaleur
Respecter la densité des animaux, limiter le rayonnement et améliorer la ventilation naturelle sont trois règles prioritaires à suivre quand les températures s’envolent.
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Quand il fait chaud, la promiscuité est pénible à supporter. Ce constat vaut pour les petits ruminants dans la bergerie. C’est pourquoi « le respect des recommandations de conduite dans la bergerie est indispensable lors des fortes chaleurs », insiste Morgane Lambert, de l’Institut de l’élevage (lire le tableau). La disponibilité en eau et la densité sont des préalables essentiels avant toute décision de réaménagement du bâtiment.
Éviter la surpopulation | |||
Recommandations | |||
Ovin lait | Ovin viande | Caprin | |
Nombre d’animaux par abreuvoir | 20 | Agneaux : 50 | 20 à 25 |
Brebis et agneaux : 40 | |||
Densité (m² par animal) | 1,5 | Agneaux : 0,5 | 1,65 à 2 |
Brebis et agneaux : 1,5 à 2 | |||
Longueur d’auge (en m) | 0,33 à 0,40 | Agneaux : 0,25 | 0,33 à 0,40 |
Brebis et agneaux : 0,33 à 0,40 | |||
Ces enseignements sont ceux du projet Batcool (bâtiments adaptés aux températures élevées pour les caprins, ovins viande et ovins lait). Ce programme porté par la chambre régionale de l’Occitanie et copiloté par l’Institut de l’élevage a expertisé plus d’une soixantaine de bâtiments et identifié des pratiques qui limitent l’impact des températures élevées sur les animaux.
Limiter le rayonnement
La réduction des rayonnements directs et indirects constitue le deuxième axe mis en avant par les experts pour limiter l’inconfort des animaux quand le thermomètre s’affole. Le principe consiste à laisser entrer la lumière naturelle, tout en écartant les rayons du soleil. Certains éleveurs ont adapté leur bergerie en installant des rideaux ouvrables et modulables en fonction de la trajectoire du soleil. De nombreux équipements permettent de satisfaire ces conditions.
L’installation d’un avant-toit peut également offrir une bonne protection contre le rayonnement. Les plaques éclairantes en toiture, en revanche, ne sont pas adaptées à l’augmentation des températures et le seront de moins en moins. Le dispositif est, en tout cas, à bannir à l’aplomb d’une aire paillée. L’application d’une peinture blanche sur ou sous la surface des plaques translucides existantes sur la toiture limite néanmoins l’impact du rayonnement. Le recours à une nacelle par l’intérieur peut sécuriser le chantier de mise en place. « L’isolation en toiture tamponne les variations de température, indique Morgane Lambert. Cela permet de lisser les extrêmes. L’impact est positif en toute saison. »
Le renouvellement de l’air est le troisième point garant d’une bonne ambiance en été. « Les bâtiments qui présentent de larges ouvertures sont à la fois les moins chauds et les moins humides pendant cette saison, assure l’experte. Certains ont tendance à fermer pour ne pas faire entrer la chaleur, mais c’est une erreur. Quand les températures commencent à monter, la chaleur tarde peut-être à rentrer, mais une fois qu’elle est installée à l’intérieur, il est difficile de la faire sortir en l’absence d’ouverture.
« En été, les courants d’air font par ailleurs office de ventilateur gratuit », ajoute-t-elle. Les ouvertures sont donc à préconiser au niveau des animaux. Il existe des systèmes de filets amovibles qui favorisent ces courants d’air en été et les coupent en hiver quand il fait plus froid. Des systèmes de barrières en bois (photo) peuvent être tout aussi efficaces.
« La ventilation mécanique s’envisage en seconde intention dans certaines situations, insiste Morgane Lambert. Quant à la brumisation, elle ne peut s’installer qu’en présence d’une ventilation irréprochable en dernier recours ! »
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