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Avec le croisement, « je vends les broutards des primipares plus cher »

Pour Yves Eychenne, le croisement permet d'obtenir un bonus économique lors de la vente des broutards.

Naisseur, Yves Eychenne croise ses génisses gasconnes des Pyrénées afin de valoriser les broutards sur le marché des blonds d’Aquitaine.

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Le croisement de races en bovin allaitant peut être perçu comme un bonus économique. Aux pieds des Pyrénées, Yves Eychenne, à la tête de 70 mères gasconnes des Pyrénées à Loubens (Ariège), croise ses primipares avec un taureau blond d’Aquitaine. « Je réalise des croisements sur une douzaine de génisses et quelques mères moins bien indexées. J’obtiens une meilleure conformation des animaux, ainsi qu’une plus-value sur le prix des broutards. Et je croise surtout parce que c’est très simple à mettre en place. Que je mette un taureau gascon ou blond d’Aquitaine avec mes primipares, ça ne change rien. »

Charolais, Inra 95, limousin… Yves a essayé plusieurs croisements avant d’acheter deux taureaux blonds d’Aquitaine, qui sont restés presque une dizaine d’années sur l’exploitation. « Je viens de les vendre car ils étaient trop vieux. Je pense racheter un taureau, mais je n’ai pas encore décidé de la race. » Finalement, son choix est principalement basé sur la cotation de chaque race, plus que sur une affinité pour l’une d’entre elles, puisqu’aucun des veaux ne restera dans le troupeau. « Quand on fait ce type de croisement, il faut accepter que tous les produits partent de l’exploitation. »

La complémentation révèle le potentiel

L’objectif d’Yves est bien de rester en race pure sur le troupeau reproducteur, car la rusticité de la gasconne des Pyrénées est adaptée aux systèmes d’élevage locaux. « Je dispose de 200 hectares de prairies à pâturer, dont la moitié est boisée. » Difficile pour une race dite « conventionnelle » de garder une bonne croissance dans ces conditions. « Si la période d’été est difficile, les gasconnes savent s’adapter. Elles se débrouillent et passent la saison. C’est le critère principal qui me fait garder cette race. » Les croisés sont vendus avant, à la fin de juillet, lorsque l’exploitation dispose encore de stocks de fourrages sur pied.

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Malgré une conduite quasi identique au schéma de race pure, Yves Eychenne complémente parfois quelques animaux croisés. « Les plus conformés ainsi que les femelles restent en pâture autour du bâtiment au moment du sevrage. Les autres auront de la repousse. » Ceux en race pure gasconne sont plus rustiques et montrent moins de besoins. « Je repousse les croisés pendant un mois avec de l’aliment du commerce, composé de céréales principalement. » Selon Yves Eychenne, c’est ce qui assure la plus-value sur les broutards. « La complémentation révèle mieux leur potentiel. »

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