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Une aire sablée pour les vaches laitières

Sur le sable, le bien-être des 120 vaches brunes des Alpes de Viola Vanini est au rendez-vous.

Dans le nord de l’Italie, la ferme de la Fiorida mise sur le sable pour le confort de ses 120 brunes des Alpes.

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À la ferme de la Fiorida à Mantello (Lombardie) en Italie, les vaches laitières de Viola Vanini ont droit à un traitement spécial. Le bâtiment d’élevage abrite une aire libre sablée de 2 500 m², qui s’étend en longueur sur la moitié du bâtiment. Dans ce spacieux volume, les 120 brunes des Alpes, conduites en intérieur toute l’année ont largement de quoi se coucher confortablement. L’aire sablée est longée par un couloir d’alimentation et des box sablés.

Viola a lancé les travaux en janvier 2021 pour remplacer un système de logettes sur paille. Terminée en mai 2022, cette installationimpressionnante prend racine sur un lieu peu conventionnel. « Nous sommes une ferme agrotouristique, explique Laura Mazzoni, employée chargée des visites. La totalité des 3 600 litres de lait produits chaque jour est transformée sur la ferme en fromage AOP Valtellina Casera ou en produits laitiers pour le restaurant de notre hôtel. » Le coût total du bâtiment, des deux robots de traite et du robot d’alimentation s’élève à 7 millions d’euros.

Plus de productivité

Dans ce contexte hors norme, l’aire sablée fait ses preuves. « La litière esttoujours sèche car le sable draine les urines, expose Laura Mazzoni. Ce matériau inerte empêche la prolifération des bactéries, un plus pour notre production en lait cru. » Le résultat se fait sentir, deux ans après la fin de la construction du bâtiment. « Mammites, boiteries, dermatites… Nous n’avons plus de problèmes de ce genre. La santé s’est nettement améliorée, les vaches vieillissent mieux », rapporte Laura Mazzoni. À tel point que l’élevage compte maintenant « trop » de vaches. Le comptage cellulaire dans le lait est affiché à 120 000. Autre amélioration, la productivité a grimpé de 3 ou 4 litres de lait par vache et par jour pour atteindre 30 litres depuisl’utilisationde l’aire sablée.

« La santé s’est nettement améliorée, les vaches vieillissent mieux. »

Pour entretenir cette surface, l’élevage utilise l’outil Bedding Cleaner de chez Hanskamp. La machine permet de récupérer les bouses et de laisser un sable immaculé, grâce à un tamisage. « Au contact de la machine, les bouses sont panées dans le sable, ce qui leur donne une consistance solide. Elles remontent sur un tapis vibrant qui éjecte le sable, avant d’atterrir dans un espace de stockage à l’arrière du Bedding Cleaner », explique Linda Nicolas, responsable pour la France de Hanskamp. « Il faut compter 75 000 euros, taxes comprises hors transport, pour cet outil. »

Il est passé matin et soir, pendant que les vaches sont dans le couloir d’alimentation. L’urine, quant à elle, est drainée par la couche de sable de 50 cm d’épaisseur et recueillie par un système de drains de 60 mm de diamètre. Une cuvestocke l’urine à l’extérieur du bâtiment. Le drain central, posé sur du béton, est alimenté par des dizaines de drains latéraux. « Nous avons opté pour une chappe de béton qui forme un léger “V” incliné vers le centre », précise Laura Mazzoni.

Sable drainant

« La granulométrie du sable doit être comprise entre 0,5 et 0,25 mm. En dessous, il peut se mettre dans les sabots. Il faut s’assurer que le sable draine bien », poursuit-elle. À la ferme de la Fiorida, le sable provient « de la rivière mitoyenne de la ferme et est vendu par une entreprise qui le traite à quelques kilomètres ». Point noir, il faut mettre la main au porte-monnaie. Le sable coûte 15,2 €/t, soit environ 22,8 € par m³. Si la ferme n’a pas souhaité communiquer le coût total, il pourrait s’établir à environ 28 500 € pour 2 500 m² (1).

Sans compter que « nous conseillons de changer les 10 cm supérieurs deux fois par an »,pointe l’experte de Hanskamp. Malgré le coût important, « il faut garder en tête qu’un bâtiment libre demande moins de béton, de métal, etc. », nuance Linda Nicolas. De plus, le coût du sable « varie énormément en fonction des régions (de 12 à 35 €/m³ en France) ». Le sable « usé » est récupéré par l’entreprise et éliminé.

Qui dit sable, dit filtrage du lait. « Les deux robots de traite sont équipés de filtres, ainsi que les tuyaux d’arrivée à la laiterie », précise Laura Mazzoni. « L’aire sablée libre permet aux vaches d’exprimer leur comportement naturel. Le troupeau est plus calme, la santé meilleure », se réjouit Linda Nicolas.

(1) 1 m³ de sable = 1,5 tonne. Avec 15,2 €/t qui équivaut à 22,8 €/m³ et 1 250 m³ de sable à acheter, le coût total serait de 28 500 €.

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