Du bardage à la salle de traite,une auto Du bardage à la salle de traite,une autoconstruction truffée d’astuces
Stéphane Lavoisier est à la tête de 70 prim’holsteins à Boursin, dans le Pas-de-Calais. Il a créé son prototype idéal de bâtiment et a réussi à contenir les coûts à 6 500 € par place, grâce à l’autoconstruction presque totale, avec l’aide de la famille et des amis.
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«Je voulais avant tout que mes animaux se sentent bien dans leur nouvelle stabulation été comme hiver, lance Stéphane Lavoisier (1), dont l’exploitation compte 70 prim’holsteins. J’ai prévu un système d’aération pour l’été, car même à 20 kilomètres du bord de la mer, les épisodes de chaleur sont pénibles à vivre pour les vaches et la production laitière peut baisser. » Stéphane a donc inventé un bardage adapté à toutes les saisons. Il a mis en place un grand nombre d’astuces à tous les coins du bâtiment. Les portes isolantes autoconstruites ou le plancher sur coussins d’air de la salle de traite en font partie.
Un bardage original
Le bardage comprend une partie fixe et une autre mobile. Des planches d’une quinzaine de centimètres et espacées de la même largeur sont posées sur chacune des parties. Ainsi, en position fermée, le pan mobile complète celui qui est fixe. En position ouverte, les planches des deux parties sont superposées pour favoriser le passage de l’air.
En pratique, le bloc mobile repose sur des cadres en fer autoconstruits, installés sur chacune des travées. Chaque cadre, réalisé à partir de barres de fer de type « cornières » soudées entre elles, a nécessité la présence d’au moins quatre personnes pour être installé. La fixation des planches sur ce support s’est effectuée, une fois le cadre en place, grâce à quatre boulons. L’ensemble des cadres est solidaire. Leur déplacement s’effectue à l’aide d’une manivelle, qui actionne un cric disposé en haut du cadre, positionné à l’une des extrémités du long pan.
Le cadre mobile de 3 m de haut se situe au-dessus d’une paroi pleine, comprenant un mur en béton de 50 cm de hauteur en pied et un autre de planches sur 1 m de hauteur au-dessus. Autre détail important, le cadre est posé à environ 50 cm en dessous du pan du toit, de manière à ce que l’air circule en permanence. À plus de 3 m de hauteur, cette ouverture de près de 75 cm n’est pas gênante pour les vaches, sachant que les veaux sont logés dans un bâtiment différent. Ce passage facilite l’évacuation de l’humidité en toute saison.
Par ailleurs, Stéphane a choisi du bois de mélèze, imputrescible, pour le bardage des filets brise-vent, en raison de « l’insertion paysagère, la régulation thermique et l’aspect chaleureux qu’il renvoie ». Afin de le protéger de la pluie, l’avancée du toit est décalée jusqu’à 80 cm de la paroi, contre 30 cm environ pour une construction classique.
Concernant le coût, les matériaux nécessaires au montage d’une travée sont estimés à 500 euros, soit 6 500 € pour les treize.
Pour l’ambiance à l’intérieur du bâtiment, le jeune exploitant a construit des portes. « Elles permettent surtout de conserver la fraîcheur en été », indique Stéphane, qui a utilisé des matériaux simples : des tubes carrés en fer sur lesquels il a fixé des panneaux sandwichs.
Un planchersur coussin d’air
Dans la salle de traite, le plancher est réglable en hauteur. « Je trais en alternance avec ma mère, explique l’éleveur. Mais comme elle mesure 20 cm de moins que moi, et pour notre confort à tous les deux, j’ai installé une plateforme sur des coussins d’air. » Il s’agit de suspensions de camions, achetées neuves et placées aux quatre coins de la fosse, sous le plancher ajouré. Reliés pneumatiquement, ces coussins d’air se gonflent par la simple pression d’un bouton. Ainsi, tous les trayeurs se situent à la bonne hauteur. L’ensemble a coûté 600 € (60 € par coussin). Un caillebotis plus confortable devait être prochainement installé.
La conception du sol du couloir d’exercice est, elle aussi, innovante. Elle permet à l’humidité de mieux s’évacuer.
Pas d’humiditéstagnante
Deux pentes de 2 %, perpendiculaires au cornadis, dirigent les liquides vers un canal de 400 mm installé sous le béton. Une autre pente, parallèle au cornadis, les conduit vers l’extrémité du bâtiment, dans le canal à lisier. Les animaux gardent les pieds au sec, ce qui limite les problèmes sanitaires. Le passage du racleur (en V de 16°) dix fois en 24 heures assèche aussi le couloir d’exercice.
Enfin, Stéphane a fabriqué un taxi à lait pour transporter facilement la buvée des veaux jusqu’à l’ancien bâtiment où ils sont logés.
(1) Stéphane Lavoisier a ouvert les portes de sa structure le 21 novembre 2019 lors d’une journée consacrée à l’élevage et au bâtiment, organisée par la chambre d’agriculture du Nord - Pas-de-Calais.
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