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Dans les coulisses de la préparation des pièces d’occasion

Les moissonneuses-batteuses sont démontées au fur et à mesure dans le parc.

Depuis 1945, l’entreprise TMC Bejenne démonte des machines pour les revendre sous forme de pièces d’occasion, essentiellement sur internet.

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L’entreprise TMC Bejenne installée sur la commune de Naintré récupère des machines de tous horizons afin de les démonter et derrière, vendre les pièces. « Notre objectif, c’est de fournir à nos clients des pièces d’occasion contrôlées afin de les dépanner dans le plus bref délai et à un tarif plus avantageux que du neuf », explique Sébastien Duret, le directeur de l’entreprise.

Deux possibilités

Les agriculteurs passent principalement par le site internet de l’entreprise pour commander leurs pièces. Derrière, un des commerciaux entre en contact avec eux pour confirmer et vérifier avec eux que la pièce en stock est la bonne. Une fois cette étape effectuée, la pièce est démontée si elle est encore sur la machine ou collectée si elle est déjà dans le stock.

La pièce est ensuite conditionnée pour être expédiée ou réceptionnée par le client. Sébastien Duret précise que dans les cas où ils n’ont pas la pièce, une solution en neuf adaptable est proposée au client.

TMC Bejenne récupère aussi des chargeurs télescopiques pour les mettre en pièces. (© P. Denis)

Des machines d’occasions ou sinistrées

TMC Bejenne dispose de deux sources pour approvisionner son parc de machines à mettre en pièces. « La principale est les compagnies d’assurances avec lesquelles nous avons un contrat, décrit Sébastien Duret. La seconde est une équipe de deux commerciaux qui tournent dans toute la France pour acheter des machines à démonter. »

Certaines machines ont donc subi un préjudice. « Nous collectons des machines sinistrées (brûlées ou accidentées) pour des compagnies d’assurances, précise le directeur technique. Certaines arrivent complètement brûlées. Dans ce cas, nous ne pouvons rien récupérer et tout est vendu à une entreprise de recyclage de métaux. »

« Nous récupérons aussi des machines d’occasion pour approvisionner notre stock de pièces, poursuit-il. Deux commerciaux tournent à plein temps dans toute la France pour acheter des machines tournantes, qu’ils considèrent comme valorisables en pièces. »

« En principe, ces engins sont achetés à bas prix, certains ont accumulé de nombreuses heures de fonctionnement, mais en règle générale, ils ont fait l’objet d’un entretien annuel. Une machine qui a par exemple 10 000 heures comporte beaucoup de pièces qui ont déjà été remplacées et ont donc moins d’heures. »

Les moteurs, comme toutes le pièces sensibles, sont stockés à l'abri pour éviter de s'abîmer. (© P. Denis)

Tracteur ou moissonneuse-batteuse

Une fois les machines arrivées à l’entreprise, elles sont démontées. Lorsqu’une moissonneuse-batteuse entre, les techniciens se chargent de démonter les pièces principales. Le moteur, les capots, les roues, la vis de vidange et d’autres pièces fragiles sont rangés à l’abri.

« Nous priorisons aussi l’intervention sur les pièces les plus longues à démonter afin de gagner du temps en pleine moisson. » Une fois ces éléments retirés, les machines rejoignent le parc de 11 hectares où elles sont calées sur des supports en béton en attendant que le reste des pièces valorisables soit démonté.

Les capots sont soigneusement rangés à l’extérieur en attendant d'être vendus. (© P. Denis)

« Lorsque nous réceptionnons un tracteur, il est entièrement démonté car une fois la boîte de vitesses récupérée, il ne peut pas être stocké proprement. La cabine, le moteur, la boîte de vitesses, les essieux, les capots et le pont arrière sont stockés en attendant d’être vendus. »

« C’est un métier de patience, reconnaît Sébastien Duret. Par exemple, quand nous rentrons une moissonneuse-batteuse, nous mettons 4 à 5 ans à écouler toutes les pièces revendables, même si les plus demandées partent dans l’année. Une fois la machine vidée, celle-ci est vendue. Actuellement, il y a 150 moissonneuses sur le parc, qui sont en cours de démontage. »

Les tracteurs une fois arrivés sont entièrement démontés. (© P. Denis)

Plusieurs types clients

« Nous fournissons des pièces aussi bien aux concessionnaires, qu’aux agriculteurs, continue-t-il. Plusieurs facteurs interviennent pour que les clients fassent appel à nous. Il y a bien sûr une question de coût, mais aussi de disponibilité. Par exemple, la semaine dernière, nous avons dû démonter un pare-brise de moissonneuse-batteuse Case IH récente, car le concessionnaire n’avait pas de délai de livraison annoncé. »

Les pièces sont envoyées dans le monde entier, même si l’Europe représente la majeure partie des ventes. En cas de sinistre, les assurances demandent de plus en plus à leurs clients de monter de la pièce de réemploi. En automobile, c’est monnaie courante. « C’est moins le réflexe en agriculture, mais cela se développe. Par exemple, nous avons vendu un capot de tracteur d’occasion en parfait état à 2 000 € alors qu’il valait entre 5 000 et 6 000 € neuf. »

Certaines machines sont achetées tournantes pour être revendues en pièces. (© P. Denis)

Une disponibilité rapide

Au-delà de la disponibilité, la notion de délai est primordiale pour les agriculteurs. Il peut arriver que ces derniers doivent attendre plusieurs jours pour une pièce en pleine moisson. Cela peut s’avérer très risqué pour les récoltes. « Deux cas de figure s’offrent alors à nous. Soit la pièce est déjà démontée, soit elle va l’être dans la journée en fonction du volume de travail des techniciens, mais dans tous les cas elle est disponible dans la journée. »

« L’acheteur a ensuite le choix de se la faire expédier ou de venir la chercher lui-même, quitte à faire plusieurs heures de route. Lorsqu’une pièce ne va pas, il nous la renvoie et nous le remboursons. » Moins de 5 % des pièces vendues reviennent à l’atelier, car elles sont contrôlées et testées quand c’est possible. Par exemple, les compressions sont vérifiées sur les moteurs, et les boîtes de vitesses sont ouvertes.

« Nous avons parfois cette image de fournisseur de pièces anciennes pour des matériels anciens. La réalité, c’est que nous fournissons principalement des pièces pour des machines actuelles qui sont en service dans les champs. »

« Il reste pas mal de pièces à récupérer sur les machines accidentées », explique Sébastien Duret. (© P. Denis)

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